Terrorisme: le "niveau de protection" a baissé depuis deux ans, estime Wauquiez

Le vice-président du parti Les Républicains Laurent Wauquiez à Colombey-les-deux-Eglises, dans le nord-est de la France, le 9 novembre 2017 - FRANCOIS NASCIMBENI, AFP/Archives
Laurent Wauquiez, candidat à la présidence de LR, estime, deux ans après les attentats du 13 novembre, que le "niveau de protection" des Français a "baissé", contrairement à ce qu'affirme le gouvernement. "Je crains que toutes les leçons n'aient pas été tirées" depuis 2015, a regretté Laurent Wauquiez dans l'émission Dimanche en politique sur France 3. Selon lui, "on a baissé le niveau de protection des Français par rapport à la loi sur l'état d'urgence", instauré après les attaques du 13 novembre.
Ses propos font échos à ceux du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui a estimé que face au terrorisme, la France était "mieux armée qu'il y a deux ans".
Laurent Wauquiez a donné deux exemples: la loi sur l'état d'urgence, remplacée il y a quelques semaines par une nouvelle loi antiterroriste, "permettait de fouiller un véhicule sans autorisation du conducteur", ce qui n'est plus possible selon lui aujourd'hui. De même, "la nouvelle loi ne permet plus que des perquisitions judiciaires" alors que l'état d'urgence autorisait des perquisitions administratives.
Déchéance de nationalité
Laurent Wauquiez s'est aussi démarqué d'Emmanuel Macron, qui prône un traitement "au cas par cas" du retour potentiel des jihadistes français sur le territoire. "Je ne veux pas de cas par cas, ça ouvre la voie à une faiblesse dangereuse", a-t-il mis en garde. Il a rappelé qu'"au moment où nous parlons, il y a 110 jihadistes en liberté sur le sol français", un nombre donné par Gérard Collomb.
"Ce qu'on attend d'un président, ce n'est pas le cas par cas", a-t-il fait valoir, se disant favorable à ce que les jihadistes français soient jugés en Syrie et en Irak. "Je demande surtout qu'ils ne reviennent pas en France".
"Il faut que nous ayons le courage de remettre sur la table la déchéance de nationalité, François Hollande là-dessus avait raison", a-t-il aussi préconisé, accusant le chef de l'Etat d'être "trop souvent dans la naïveté sur ces questions".