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Politique

Sondages de l’Élysée : perquisitions chez un ex-conseiller de Sarkozy

Le bureau et le domicile parisien de Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, ont été perquisitionnés jeudi , dans le cadre de l'enquête sur les sondages de l'Elysée.

Le bureau et le domicile parisien de Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, ont été perquisitionnés jeudi , dans le cadre de l'enquête sur les sondages de l'Elysée. - -

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile et au bureau parisien de Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l'enquête sur les sondages de l’Élysée. Il est soupçonné d'avoir bénéficié de contrats avantageux passés avec l’Élysée.

Des perquisitions ont visé jeudi Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l'enquête sur les sondages de l'Elysée. Selon la chaîne M6, qui a révélé l'information, le juge chargé du dossier s'est rendu au bureau et au domicile parisien du spécialiste des études d'opinion.
Patrick Buisson est soupçonné d'avoir bénéficié, via sa société Publifact, de contrats avantageux passés avec l'Elysée, entre 2007 et 2009. Une plainte déposée par l'association anticorruption Anticor est à l'origine de l'ouverture de l'enquête.

Des sondages commandés à deux amis de Sarkozy

Anticor estime que les sondages n'avaient, pour beaucoup, pas d'intérêt public, et souligne que les bénéficiaires essentiels des commandes étaient des sociétés dirigées par deux conseillers et amis de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson (trois millions d'euros) et Pierre Giacometti (2,5 millions d'euros), sans qu’il n’y ait d’appel d’offres. La Cour des comptes s'était étonnée en 2009 de ce contrat, passé sans « qu'aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (...) n'ait été appliquée ».
L'instruction conduite par le juge Serge Tournaire a été élargie en janvier à tous les marchés passés de 2007 à 2012 entre les services de l'ex-président Nicolas Sarkozy et neuf instituts de sondage.

Sarkozy « touché » ?

L'enquête ne vise pas directement Nicolas Sarkozy. Mais selon Jérôme Karsenti, l'avocat de l'association Anticor, « elle le touchera implicitement » en cas de mises en examen de membres de son entourage. « Cette affaire touche directement l'argent public dépensé par l'ancien président de la République », juge l'avocat, pour qui « se pose toujours la question de l'immunité du chef de l'Etat » pour des faits commis dans l'exercice de ses fonctions.
Nicolas Sarkozy est par ailleurs mis en examen pour « abus de faiblesse » dans le dossier Bettencourt. Le nom de l'ancien chef de l'Etat ou de ses proches apparaît dans plusieurs autres dossiers sans qu'il ne soit judiciairement mis en cause: Karachi, arbitrage Tapie-Lagarde, accusations de financement occulte de sa campagne de 2007 par Mouammar Kadhafi.

P.G avec Reuters