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Sarkozy veut l'UE et l'UPM au processus de paix au Proche-Orient

Nicolas Sarkozy, ici avec le président palestinien Mahmoud Abbas, a jugé lundi impératif que le processus de paix israélo-palestinien soit ouvert à d'autres parties, à commencer par l'Europe, considérant que si le rôle des Etats-Unis était "irremplaçable"

Nicolas Sarkozy, ici avec le président palestinien Mahmoud Abbas, a jugé lundi impératif que le processus de paix israélo-palestinien soit ouvert à d'autres parties, à commencer par l'Europe, considérant que si le rôle des Etats-Unis était "irremplaçable" - -

par Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a jugé lundi impératif que le processus de paix israélo-palestinien soit...

par Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a jugé lundi impératif que le processus de paix israélo-palestinien soit ouvert à d'autres parties, à commencer par l'Europe, considérant que si le rôle des Etats-Unis était "irremplaçable", il n'était pas suffisant pour faire avancer les choses.

Le chef de l'Etat a annoncé que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avaient accepté à ces fins de discuter en octobre à Paris d'une participation de l'Union pour la Méditerranée (UPM) au processus politique.

Le président français, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse commune avec Mahmoud Abbas, a déploré qu'Israël ne prolonge pas le moratoire sur la colonisation dans les territoires occupés.

"Ce gel existait depuis dix mois, il fallait le maintenir pour donner toutes ses chances à la négociation", a-t-il dit.

Ignorant les appels des Etats-Unis, Israël a laissé expirer dimanche le moratoire sur l'installation de nouvelles colonies au risque de faire capoter les pourparlers de paix avec les Palestiniens entamés le 2 septembre sous l'égide de l'administration américaine.

"La colonisation doit s'arrêter", a dit pour sa part Mahmoud Abbas en demandant que le moratoire soit prolongé de "trois ou quatre mois, pour laisser sa chance à la paix".

Pour autant, il a exclu toute réaction précipitée et indiqué que les Palestiniens en discuteraient entre eux et avec les autres pays arabes avant d'arrêter une position début octobre.

Dans ce contexte, Nicolas Sarkozy a jugé que le processus lancé le 2 septembre nécessitait une mobilisation de tous pour éviter son échec. Il a plus particulièrement évoqué le rôle de l'Union européenne, absente de l'ouverture des derniers pourparlers de paix à Washington, et de l'UPM, coprésidée par la France et l'Egypte.

IRREMPLACABLE MAIS PAS EXCLUSIF

Pour le président français, le sommet de cette dernière prévu fin novembre à Barcelone doit avoir lieu "quoi qu'il arrive".

Il sera préparé le mois prochain à Paris lors d'un mini-sommet auquel Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahu ont accepté de participer aux côtés du président français et de son homologue égyptien Hosni Moubarak, a-t-il annoncé.

Considérant que le processus de paix au Proche-Orient n'a connu "aucun développement significatif" depuis trois ans et que la méthode suivie "ne semble plus produire les résultats escomptés", il a indiqué qu'il s'agissait de "relancer efficacement une négociation solide".

"Le président Mahmoud Abbas et moi nous pensons ensemble qu'il manque cruellement un mécanisme d'accompagnement à la négociation (...) Nous ferons des propositions ensemble pour donner des garanties à ces discussions", a-t-il dit.

"Il faut absolument qu'il y ait des consultations et une concertation avec les parties concernées afin de créer un mécanisme, quelque chose pour appuyer le processus de paix", a renchéri Mahmoud Abbas, qui a appelé lui aussi à un élargissement du processus à d'autres parties.

Nicolas Sarkozy a encore indiqué qu'il devait avoir un contact téléphonique plus tard dans la journée avec le Premier ministre israélien pour discuter de ces questions.

Il s'est défendu de jouer contre l'administration américaine, dont il a salué le rôle.

"Il ne s'agit en aucun cas que qui que ce soit remplace le rôle irremplaçable des Américains. Mais entre un rôle irremplaçable et un rôle exclusif, il y a peut-être une différence de nature", a-t-il dit.

"Et peut-on reprocher aux Européens de vouloir que l'Europe existe politiquement sur un dossier qui la concerne ?", a-t-il ajouté. Il a souligné sur ce plan qu'elle était le premier bailleur de fonds des Palestiniens et était confrontée, du fait de l'absence d'un accord de paix, à "un certain nombre de radicaux qui alimentent les réseaux terroristes".

Édité par Patrick Vignal