Sarkozy: "des millions et des millions" de migrants "poussent" pour venir en Europe

Nicolas Sarkozy, le 23 septembre 2015 à Reims - DENIS CHARLET, AFP
Nicolas Sarkozy a dit s'attendre mercredi à ce que "des millions et des millions" de migrants "poussent" pour entrer en Europe, qualifiant de "mensonge" le chiffre de 120.000 migrants que l'UE compte répartir à l'intérieur de ses frontières.
S'exprimant dans le cadre des journées parlementaires des Républicains, qui ont lieu mercredi et jeudi à Reims, le président du parti de droite a qualifié de "mensonge" l'objectif de 120.000. "Ces chiffres ne représentent rien car ce sont des millions et des millions (de migrants) qui sont derrières et qui poussent", a-t-il dit.
"Nous ne sommes pas au terme de la crise, nous ne sommes pas même au début, plusieurs millions de réfugiés de guerre pensent venir en Europe", a affirmé l'ancien président devant quelque 700 militants réunis au centre de congrès de Reims. Au premier rang de ceux-ci figuraient Eric Woerth, Gérard Larcher, Bruno Le Maire, Christian Jacob ou encore Benoist Apparu.
Mardi, à Bruxelles, les Etats membres de l'Union européenne avaient réussi à s'accorder sur la "relocalisation" en deux ans de 120.000 réfugiés venant prioritairement d'Italie et de Grèce.
Schengen: "la crise est historique"
"Je ne crois pas à la réforme de Schengen, la crise est historique, il faut une refondation de Schengen", a lancé Nicolas Sarkozy sous les acclamations de l'auditoire. "Il faut que nos frontières soient défendues et que Frontex devienne une force européenne pour garder nos frontières", a-t-il dit.
"En attendant, il faut supprimer la liberté de circuler pour tous les étrangers non communautaires en Europe", a-t-il déclaré. "Un réfugié a vocation à rentrer dans son pays une fois la guerre terminée", a-t-il répété.
Le 17 septembre, le principal rival de Nicolas Sarkozy en vue de la présidentielle de 2017, Alain Juppé, avait marqué son désaccord avec lui sur plusieurs sujets liés au thème de l'immigration, notamment à propos de l'espace de Schengen. "Quel serait le contenu d’un Schengen II?, a-t-il demandé, cela mérite d’être précisé, d'autant que 28 pays sont concernés et que la France ne peut décider seule."
Le 9 septembre, Nicolas Sarkozy avait mis en garde contre "la désintégration de la société française", en l'absence d'une politique migratoire qui distingue entre "migrants économiques", "réfugiés politiques" et "réfugiés de guerre".