Sarkozy avance la rentrée parlementaire. Un « bras d’honneur », selon Mamère

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La convocation du parlement pour une session extraordinaire à partir du 22 septembre provoque la colère des députés de l'opposition. La date de rentrée parlementaire était jusqu'alors fixée au 1er octobre. Nicolas Sarkozy a décidé hier de convoquer le Parlement sur proposition de son Premier ministre. L'exécutif souhaite engager le plus rapidement possible le débat sur deux projets de loi importants : celui sur les revenus du travail (intéressement et participation), et sur la généralisation du RSA, le Revenu de Solidarité Active.
Cette session extraordinaire, qui n'était jusqu'alors pas prévue dans l'agenda parlementaire, est critiquée par l'opposition, qui dénonce un rythme législatif trop rapide, une rentrée parlementaire trop précoce, et une méthode arrogante. Socialistes, Verts et communistes reprochent au chef de l'Etat de traiter avec désinvolture le Parlement. En clair, de s'en servir comme bon lui semble.
Le député Vert Noel Mamère se montre sévère : « Pour tous ceux qui ont voté la réforme des institutions, c'est un bras d'honneur qui vient d'être fait par le président de la République et le Premier ministre aux parlementaires. On leur a fait croire que cette réforme allait donner plus de pouvoirs au Parlement et voilà que, dans la torpeur de l'été, alors que ce n'était pas du tout prévu dans le programme parlementaire, on les fait revenir le 22 septembre pour examiner de nouveaux projets de loi. Cette boulimie législative n'est pas bonne pour la démocratie, car plus on vote de lois dans la précipitation, moins on vote de bonnes lois. »
De son côté, l'exécutif met en avant la nécessité de passer vite aux prochaines réformes. Philippe Goujon, député UMP de Paris, approuve cette décision comme la plupart de ses collègues de la majorité : « Les réformes ne peuvent pas attendre, notamment sur deux sujets essentiels : le pouvoir d'achat et l'emploi. Aucun parlementaire de la majorité ne peut prétendre que les choses peuvent attendre. »
Pourtant, certains élus UMP auraient préféré qu'on ralentisse le rythme. C'est le cas du vice-président de l'Assemblée Nationale, Marc Laffineur. Pour lui, « il ne faut pas en rajouter, les députés ont besoin de temps pour expliquer à leurs électeurs les réformes déjà adoptées ».