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Sarko qui rit, Hollande qui rame

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

Pression maximum sur les épaules de François Hollande avant son interview télévisée ce jeudi soir sur France 2 : une partie de la gauche montre des signes d’impatience, et Nicolas Sarkozy est allé le narguer depuis la Belgique. Le chef de l’Etat a obligation de ne pas désespérer des Français de plus en plus critiques sur son action.

C’est l’enseignement du sondage couperet CSA BFMTV : une majorité de Français, 51%, estiment que François Hollande est un mauvais Président de la République. 22% seulement le jugent bon, ce sont essentiellement ses propres électeurs.
« On ne va pas le laisser tomber à 15% sans rien dire », expliquait mercredi soir Marie-Noëlle Lienemann, avant même de connaitre le résultat de notre enquête. « On ne va pas non plus brûler un cierge en attendant que la croissance revienne », a ajouté la sénatrice socialiste de Paris, à la gauche du PS, qui attend du chef de l’Etat qu’il en finisse avec l’austérité, qu’il desserre l’étau des 3% et qu’il change de braquet.

Des propos sévères. François Hollande les entend ? Que peut-il annoncer ?

Réponse fataliste d’un responsable socialiste : « il peut faire deux annonces, je retire la PMA et je maintiens la taxe à 60%, un coup à droite, un coup à gauche. Mais quoiqu’il dise, c’est grillé pour le chômage ou le pouvoir d’achat ». Nombreux sont ceux qui partagent ce constat au PS: le problème est qu’on ne dit pas « où en est notre politique ». Ni « où on va ».

Le président a beaucoup consulté ces deux derniers jours…

Cinquante personnes au moins ont défilé à l’Elysée, « alors, qu’est-ce que tu en penses, et toi, qu’est-ce que tu en penses aussi », et il a pris des notes, beaucoup de notes, raconte un député PS. Puis il s’est mis au vert pour réfléchir. Son leitmotiv aura été : il ne me faut pas simplement définir une ligne, mais il me faut les mots pour le dire.
«Il doit nous raconter l’Histoire », estime Arnaud Montebourg, qui ajoute, lyrique : « Il doit nous faire en 45 minutes l’Iliade et l’Odyssée. L’Iliade parce que c’est la guerre. Et l’Odyssée, parce que le héros est sauvé à la fin ».

Et pendant ce temps, Nicolas Sarkozy a nargué son rival depuis la Belgique ?

L’ancien président, de passage à Bruxelles pour remettre la légion d’honneur à son ami Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères, a déclaré que la confiance, « c’est la chose la plus facile à perdre ». Nicolas Sarkozy, en apparence détendu, a ironisé sur la fiscalité confiscatoire et l’exil en Belgique.
Un pied-de-nez à distance, six jours après sa mise en examen dans l’affaire Bettencourt. Sa prise de parole préméditée contre François Hollande nous montre que la pré-campagne présidentielle de 2017 a déjà commencé !

Jean-François Achilli