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Retraites: les réserves de Sarkozy sur le contenu de la réforme et la méthode du gouvernement

Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy. - Thomas Samson / AFP

Selon Le Parisien ce mercredi, Nicolas Sarkozy s'entretient régulièrement de ses doutes sur le bien-fondé de la réforme des retraites envisagée par l'exécutif avec ses interlocuteurs.

Nicolas Sarkozy ne cache pas son affection pour Emmanuel Macron. Mais il ne cache pas non plus le peu de bien qu'il pense de sa réforme des retraites. Ce mercredi, Le Parisien se fait l'écho des critiques de l'ex-président de la République concernant le projet gouvernemental, dont le détail doit être annoncé à la mi-journée par Edouard Philippe. Il faut dire que le cénacle des admis dans les bureaux de Nicolas Sarkozy rue de Miromesnil, dans le 8e arrondissement de Paris, s'est montré particulièrement disert. L'un des interlocuteurs de l'ancien chef de l'Etat relaie ainsi son opinion générale: "Il ne comprend pas pourquoi Macron s’emmerde à remettre en cause le contrat social de 1945".

L'avis de l'homme aux "17 manifestations"

Nicolas Sarkozy met en avant sa réussite lors du report de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans en 2010 malgré des rassemblements de plus de 1,2 million de personnes dans les rues au plus fort du mouvement. "Moi j’ai eu 17 manifestations", rappelle d'ailleurs l'ancien patron de l'exécutif. "En 2010, le miracle, c’est qu’on n’avait pas les agents du public dans la rue et les transports bloqués. Là, ils vont devoir beaucoup lâcher", pose un de ses anciens conseillers auprès du journal francilien. 

C'est d'ailleurs sur l'âge légal de départ à la retraite que Nicolas Sarkozy estime qu'il fallait jouer cette fois encore afin de réformer le système de retraites sans susciter une telle levée de bouclier. Il a expliqué son idée à ses interlocuteurs: repousser cet âge légal à 63 ou 64 ans. Constatant que telle n'était pas la direction prise par Emmanuel Macron, il aurait tenté de le détourner de la voie dans laquelle il s'engageait. 

Les critiques de Nicolas Sarkozy à l'égard de Jean-Paul Delevoye 

La méthode employée ne trouve pas davantage grâce à ses yeux. Il la juge "saugrenue", pensant que l'Elysée a perdu du temps en essayant de négocier avec les syndicats alors que le pouvoir ne pouvait espérer les rallier. 

Pas toujours aimé de la chiraquie, dont il vient pourtant, parfois en porte-à-faux avec l'exécutif, peu apprécié par Edouard Philippe, dans le collimateur des grévistes, le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, n'a pas non plus le suffrage de Nicolas Sarkozy. "Delevoye, c’est le seul type qui commence une phrase en janvier et qui la finit au mois de juin!" explicite un ancien ministre de celui-ci.

Mardi, Edouard Philippe prévenait les députés de La République en marche que son discours de ce mercredi ne comporterait pas "d'annonce magique" apte à faire "cesser les manifestations". Pas sûr non plus qu'il parvienne à faire taire les doutes de Nicolas Sarkozy. 

Robin Verner