Réformes: Macron ne veut rien céder "ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes"
En déplacement à Athènes ce vendredi, Emmanuel Macron a assumé ses propos polémiques tenus fin août sur les difficultés à réformer la France. S'exprimant devant la communauté française à l'école française d'Athènes, le Président faisait référence à ses déclarations du 24 août à Bucarest. Il avait alors déclaré: "La France n'est pas réformable" et "les Français détestent les réformes."
"Je l'ai souvent dit et je le disais il y a quelques semaines en Roumanie. D'aucuns faisaient semblant de découvrir cette forme de provocation que j'assume. La France n'est pas un pays qui se réforme", a-t-il déclaré au second jour de sa visite d'Etat en Grèce. "Il ne se réforme pas (...) parce qu'on se cabre, on résiste, on contourne. Nous sommes ainsi faits", a-t-il martelé.
Fini les réformes, place aux "transformations"
Pour Emmanuel Macron, citant notamment sa politique en matière du droit du travail, l'heure n'est de toutes façons plus aux réformes, "mais à une transformation profonde" de la France, "Nous allons le faire sans brutalité, avec calme, avec explication, avec sens", a-t-il ajouté.
"Je serai d'une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d'avoir, chaque jour, la même détermination", a conclu le président français en s'adressant à ses concitoyens réunis dans le jardin de l'école française.
Mélenchon répond, l'Elysée panique
Des déclarations qui sonnent comme un avertissement avant une série de manifestations contre la réforme du code du travail. La CGT appelle à la mobilisation le 12 septembre et la France insoumise le 23. Ce vendredi, le syndicat dirigé par Philippe Martinez a annoncé qu'il prévoyait une journée de mobilisation supplémentaire entre ces deux dates, le 21 septembre. Les propos du président ont d'ailleurs fait réagir Jean-Luc Mélenchon.
"Abrutis, cyniques, fainéants, tous dans la rue les 12 et 23 septembre!" a lancé le leader de la France insoumise sur Twitter.
Face à la bronca déclenchée par la déclaration du chef de l'Etat, l'Elysée rétropédale en apportant en fin de journée une "précision" sur l'expression "fainéants": le terme aurait en fait désigné la classe politique qui n'a pas fait les réformes pendant 15 ans, et non les Français.
Emmanuel Macron, actuellement en baisse dans les sondages, devait terminer dans l'après-midi sa visite en Grèce, où il a plaidé pour une "refondation démocratique" de l'Europe et a appelé les groupes français à investir en Grèce en profitant du retour de la croissance.