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Reconquête

Mort de Thomas à Crépol: une ex-candidate du parti de Zemmour condamnée pour un appel à "des ratonnades"

Photographie de la "Marche Blanche" en hommage à Thomas, décédé le 19 novembre 2023 lors d'un bal du village. Le 22 novembre 2023, à Crépol.

Photographie de la "Marche Blanche" en hommage à Thomas, décédé le 19 novembre 2023 lors d'un bal du village. Le 22 novembre 2023, à Crépol. - OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Une ancienne candidate aux législatives du parti d'Eric Zemmour, jugée pour avoir appelé à des "ratonnades" après la mort en novembre 2023 de Thomas, un lycéen poignardé lors d'un bal à Crépol (Drôme), a été condamnée jeudi à quatre mois de prison avec sursis.

La condamnation est assortie de l'obligation d'effectuer un stage de citoyenneté sous peine d'une amende de 2.000 euros, et de trois ans d'inéligibilité.

Quelques jours après la mort du jeune homme, dans un climat tendu en France, Florence Medina, 52 ans, candidate Reconquête! à Montpellier aux législatives de 2022, avait publié sur Facebook des propos qui lui ont valu d'être renvoyée devant le tribunal correctionnel pour "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion".

Pas de connotation raciste pour l'ex candidate

Sur sa page, elle avait notamment affirmé: "Thomas a été assassiné par des racailles de quartier, des wesh wesh qui n'ont pas accepté les règles, celles d'être refoulés à une soirée à laquelle ils n'étaient pas invités (...) Si c'est la guerre que les racailles veulent, ils vont l'avoir".

"Dans les années 80, il existait des ratonnades -au risque de choquer on peut recommencer, mais nous ne laisserons pas nos enfants se faire assassiner lâchement par des racailles en surnombre et armés", avait ajouté Florence Medina, qui n'est plus membre du parti d'extrême droite.

À l'audience du 13 novembre, elle a affirmé ne pas percevoir de connotation raciste au terme "ratonnade", synonyme pour elle de rixe ou de vengeance, alors que, lui a rappelé la présidente du tribunal, l'Académie française précise qu'il désignait, pendant la guerre d'Algérie, "les actions de représailles menées contre des Maghrébins" et désigne aujourd'hui "un acte de violence collective dirigé contre certaines minorités".

"On peut comprendre l'indignation quand un jeune de 16 ans se fait poignarder, mais la justice travaille, elle ne discrimine pas. Vos propos sont haineux. Vous faites référence aux races", lui avait rétorqué le procureur, Alain Octuvon-Bazile.

MPB avec AFP