Qui est l'artiste russe qui revendique la diffusion de vidéos intimes attribuées à Benjamin Griveaux?

C'est par un site web jusqu'alors inconnu qu'est venu le coup de tonnerre. Il présente des vidéos et des échanges intimes, comme envoyés par Benjamin Griveaux. Jusqu'à présent, ces vidéos ne sont ni authentifiées, ni démenties. Mais elles ont poussé le candidat à la mairie de Paris à retirer sa candidature ce vendredi matin.
A l'origine de ce site: Piotr Pavlenski. Cet artiste russe originaire de Saint-Pétersbourg, présenté comme "activiste" multiplie les performances spectaculaires où il pratique régulièrement l'automutilation.
"lls doivent être honnêtes"
Interrogé par Libération, il assume être à l'origine de la diffusion de ces éléments compromettant pour le candidat aux municipales.
"C’est quelqu’un qui s’appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais il fait tout le contraire. Ça ne me dérange pas que les gens aient la sexualité qu’ils veulent, ils peuvent même baiser des animaux, pas de problème, mais ils doivent être honnêtes" explique-t-il à nos confrères.
Testicules cloués
Piotr Pavlenski n'a pas en revanche précisé comment il avait pu obtenir de tels documents.
Le nom de Piotr Pavlenski est associé à de nombreux "happening" extrêmes. En octobre 2017, l'homme âgé de 35 ans avait été arrêté pour avoir incendié une façade de la Banque de France à Paris. Il avait expliqué vouloir dénoncer le fait que "la Banque de France a pris la place de la Bastille", estimant que "les banquiers ont pris la place des monarques".
Piotr Pavlenski, qui défie régulièrement le Kremlin affirme être menacé de dix ans de camp dans son pays sur de fausses accusations d'agression sexuelle. Il a obtenu au mois de mai 2017 avec sa compagne Oksana Chaliguin l'asile politique en France.
Lèvres cousues
Il s'est rendu célèbre pour avoir arrosé d'essence et incendié les portes du siège de l'ex-KGB et s'être cloué en 2013 la peau des testicules sur les pavés de la place Rouge. Par cet acte, Piotr Pavlenski entendait protester contre "l’État policier" alors que la Russie célébrait ce jour-là, la "Journée annuelle de la police".
Cette même année, il s'était enroulé nu dans du fil de fer barbelé devant l'Assemblée législative de Saint-Pétersbourg. En 2012, il s'était cousu les lèvres en signe de soutien au groupe contestataire russe des Pussy Riot.