Qui est Ericka Bareigts, la ministre des Outre-mer ?

Ministre inconnue du grand public, Ericka Bareigts est au cœur de la crise sociale en Guyane. Cette proche de Manuel Valls fait partie des défenseurs du quinquennat de François Hollande.

"On ne me connaît pas suffisamment au niveau national mais je suis une politique de terrain, engagée depuis trente ans à l’île de la Réunion."

Dans le portrait que lui consacrait Libération quelques mois après sa nomination au ministère des Outre-mer en août 2016, Ericka Bareigts dressait ce constat lucide. Alors que la Guyane est en pleine crise sociale, la ministre, qui conditionne sa venue sur place à la tenue d'un "dialogue serein, républicain, à visage découvert", est désormais sous les feux de la rampe, et des critiques.

"Cette France de Nadine Morano n'est pas la mienne"

Militante au sein du parti socialiste depuis 1986, la réunionnaise de 49 ans, juriste de formation, est allée vite en politique: débutant sa carrière comme attachée principale territoriale, elle est élue présidente de la communauté d’agglomération de Saint-Denis en 2008, puis député de la première circonscription de La Réunion en 2012. En février 2016, elle est nommée à la tête de l'inédit secrétariat d'État à l'Égalité réelle dans le gouvernement Valls II.

Avec son prédécesseur George Pau-Langevin, elle travaille notamment sur la "loi sur l'égalité réelle outre-mer".

Elle s'était auparavant distinguée, en 2015, en répondant dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale aux propos de Nadine Morano estimant que la France était "un pays de race blanche".

"Pour moi, députée noire de la République, cette France décrite par madame Morano n'est pas la mienne", avait-elle lancé. Sur sa lancée, elle reproche aujourd'hui à Marine Le Pen de "découvrir les Outre-mer tous les cinq ans".

Soutien de Manuel Valls, figurant dans l'organigramme de son équipe de campagne lors de la primaire de la Belle alliance populaire, Ericka Bareigts fait partie des socialistes qui défendent encore le bilan de François Hollande.

Si elle considère le mouvement social guyanais "justifié", la ministre estime cependant qu'il est le résultat de la politique de la droite: "nous travaillons à rattraper dix ans de désengagement de l’Etat", plaide-t-elle ce lundi sur notre antenne.

Louis Nadau