Proposition de loi: les sénateurs LR veulent promouvoir les langues régionales

Vue générale du Sénat - Joel Saget - AFP
Les sénateurs Les Républicains ont déposé ce lundi une proposition de loi pour promouvoir l’utilisation des langues régionales, alors que la Haute Assemblée examine ce mardi, à quelques semaines des régionales, le projet de loi de ratification de la Charte européenne des langues régionales qu'elle devrait rejeter.
Défendre les langues régionales en vue des élections de décembre ?
"La question n'est pas de savoir si nous sommes pour ou contre les langues régionales: nous sommes pour", souligne dans un communiqué le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau en réponse aux critiques de la gauche.
"Il est inacceptable que la gauche utilise les langues régionales comme une bouée de sauvetage pour les élections régionales", estime Bruno Retailleau. "À deux mois des élections régionales, et après avoir supprimé le latin et le grec dans la réforme du collège, le gouvernement deviendrait le défenseur des langues. La ficelle est un peu grosse!", poursuit-il.
La droite veut promouvoir les langues régionales
En revanche, écrit-il, "ardents défenseurs des langues régionales, convaincus du patrimoine qu’elles représentent pour la France, les sénateurs Les Républicains, avec le soutien de nombreux sénateurs UDI-UC, proposent un nouvel essor pour les langues régionales" avec leur proposition de loi pour promouvoir l’utilisation des langues régionales dans la vie quotidienne, dans l’enseignement, ainsi que dans les médias et la création cinématographique.
Le débat au Sénat risque de tourner court. Sa commission des lois a adopté une question préalable. Cette motion de procédure signifie qu'il n'y a pas lieu de délibérer et, si elle est adoptée, le texte sera rejeté avant même d'être examiné.
La gauche en faveur de la Chartre européenne
La Charte européenne des langues régionales, qui fait obligation aux États signataires de reconnaître les langues régionales et minoritaires en tant qu'expression de la richesse culturelle, a été signée par la France en 1999. Sa ratification, promise par François Hollande durant la campagne présidentielle, doit être expressément autorisée par la Constitution.
Si le Sénat enterre le projet de ratification, cela compromet le projet de Congrès qu'envisage François Hollande pour 2016, ce texte étant l'un de ceux qui pourrait figurer à son ordre du jour. Pour être adoptée, une telle réforme constitutionnelle nécessite en effet une majorité des trois cinquièmes des députés et sénateurs réunis en Congrès.