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Projet de loi immigration: le vice-président de l'Assemblée appelle à "dépassionner le débat"

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Alors que le projet de loi sur l'immigration préparé par le gouvernement fait polémique, Hugues Renson a appelé à "écouter la colère" des associations, mais à "sortir des caricatures".

Alors que le projet de loi sur l'immigration piloté par le ministère de l'Intérieur suscite la polémique jusque chez les députés La République en marche, les chefs de file de la majorité tentent d'éteindre l'incendie. "Il faut dépassionner le débat et sortir des caricatures", a lancé ce mardi soir Hugues Renson, député LaREM et vice-président de l'Assemblée nationale. Invité d'Apolline de Malherbe sur BFMTV, l'élu macroniste a estimé qu'il était "difficile de parler d'un texte qui n'a pas encore été présenté", mais qu'il y avait de la part du gouvernement "la volonté d'une plus grand efficacité" en matière de contrôle de l'immigration illégale.

Lors de la réunion du groupe LaREM à l'Assemblée ce mardi, le patron de la majorité, Richard Ferrand, a appelé à éviter le "piège" de la polémique. Pointant les médias, il a estimé que "pas un seul gouvernement n'(avait) pris autant d'initiatives concrètes pour accueillir dans de bonnes conditions des demandeurs d'asile". Gérard Collomb est monté lui aussi au créneau ce mardi, allant accueillir des réfugiés lui-même au siège parisien de l'association France Horizon. Pas sûr cependant que ces prises de parole et ces symboles suffisent à calmer les critiques contre ce projet de loi jugé sécuritaire et qui devrait être présenté en mars à l'Assemblée. 

"Il faut être à l'écoute de cette colère"

"Je suis très mal à l'aise avec des pratiques qui seraient déplacées", a concédé Hugues Renson, interrogé sur des cas de tentes arrachées à des migrants et de duvets lacérés par les forces de l'ordre. "Il faut être à l'écoute de ces associations, de cette colère", a-t-il déclaré, alors que les associations d'aide aux migrants s'inquiètent en particulier du projet de recensement des migrants dans les centres d'hébergement d'urgence.

Dans l'hémicycle ce mardi, la députée LaREM Sonia Krimi s'est montrée particulièrement incisive, soulignant que "tous les étrangers ne sont pas des terroristes" et que "les centres de rétention deviennent des centres de détention et sont indignes de notre République". Elle a été encouragée et interpellée par Olivier Faure, le patron des députés PS. "N'ayez pas honte de ce gouvernement, ne le laissez pas vous conduire là où vous ne voulez pas aller. C'est très important", a-t-il déclaré. 

Charlie Vandekerkhove