BFMTV
Politique

Pris en photo avec un collectif d'extrême droite, Blanquer dénonce une "grossière manipulation"

Jean-Michel Blanquer dimanche 24 avril soir au Champ-de-Mars aux côtés de militantes du collectif Némésis.

Jean-Michel Blanquer dimanche 24 avril soir au Champ-de-Mars aux côtés de militantes du collectif Némésis. - Capture d'écran Twitter

Une photo de Jean-Michel Blanquer prenant la pose aux côtés de militantes du collectif d'extrême droite Nemesis dimanche soir, lors de la fête pour la victoire d'Emmanuel Macron, a été mise en ligne. Le ministre de l'Éducation nationale a vivement réagi ce mardi sur Twitter.

La rencontre entre Jean-Michel Blanquer et les militantes de Nemesis, un collectif d'extrême droite - "féministe identitaire" selon sa description sur les réseaux sociaux -, a été immortalisée et relayée abondamment sur Internet. Un événement survenu cependant bien malgré le ministre - lors de la fête partisane qui a célébré dimanche soir la réélection présidentielle d'Emmanuel Macron - ou plus précisément sans qu'il ait connaissance de l'appartenance politique de ses voisines, comme il l'a clamé sur Twitter ce mardi.

Jean-Michel Blanquer a ainsi condamné une "grossière manipulation", opérée par un groupe avec lequel il ne "partage rien".

Les syndicats enseignants indignés

Introduisant une série de trois tweets courroucés, le ministre a en effet déclaré: "La grossière manipulation d’un 'collectif' que je ne connais pas qui a profité de l’effusion de dimanche soir pour prendre une photo avec moi ne doit tromper aucune personne de bonne foi. Je ne partage rien avec eux. Je condamne aussi la vulgarité du procédé et des gestes".

Sa réaction était d'autant plus attendue qu'outre les réactions d'internautes, la circulation de la photo sur les réseaux sociaux a ému jusqu'aux syndicats enseignants, dont SUD Education, qui a exigé des explications, comme l'a rapporté ici le Huffington Post.

Ironie et doigt d'honneur

Le cliché montre Jean-Michel Blanquer entouré des visages floutés des militantes du groupe Nemesis qui, en dépit de leur soutien affiché à Marine Le Pen à l'occasion du second tour, avait décidé de passer une tête aux réjouissances du camp Macron organisées au Champ-de-Mars. Elles y ont brandi des pancartes aux slogans hostiles et anti-immigration notamment. L'une des jeunes filles fait de plus un doigt d'honneur au moment de poser avec le membre du gouvernement.

Au moment de mettre cette scène en ligne, les militantes l'ont par ailleurs légendée "notre ministre Jean-Michel Blanquer avec Nemesis!", sous-entendant ironiquement un soutien de ce dernier à leur mouvement.

"L'extrême droite ment et manipule"

Sous-entendu que l'intéressé a fort peu goûté. Poursuivant son fil Twitter, il a encore tempêté: "Une fois de plus, l’extrême droite ment et manipule. Et trouve une extrême gauche ravie de relayer des fausses nouvelles". "Faisons vivre une démocratie apaisée où les différences et les débats reposent sur la bonne foi et le respect d’autrui", a-t-il exhorté.

"Quant à tous ceux qui ont fait ou font des commentaires désobligeants à partir d’une photo comme si de telles manipulations n’étaient pas courantes, ils font le jeu de la logique de fausses nouvelles, de harcèlement et de dénigrement qui est la plaie des réseaux sociaux", a-t-il également affirmé.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV