Pour remobiliser l'électorat, Onfray veut ressusciter une Ve République "morte depuis Maastricht"

"Les dès sont pipés", et le second tour de la présidentielle se réduit à un "duel entre Maastrichtiens" - c'est-à-dire entre partisans de la construction européenne et de ses institutions. En conséquence de quoi, "voter ne sert à rien". Ce mardi matin, sur BFMTV, l'essayiste Michel Onfray a évoqué le thème de l'abstentionnisme. Selon lui, il faut ressusciter la logique première de la Ve République pour réconcilier les Français avec l'élection.
Le 10 avril dernier, au premier tour de la présidentielle, l'abstention a atteint 26,31% des inscrits. Et parmi eux, Michel Onfray.
"Voter ne sert à rien ! (...) Les gens ont compris qu'on se moquait d'eux", a justifié l'essayiste.
"Il faut en revenir à la Ve République qui est morte depuis qu'on a perdu notre souveraineté au Traité de Maastricht. Le jeu d'équilibres démocratiques et républicains de la Ve République laissait sa place au peuple", a-t-il poursuivi.
Onfray voit en Macron un anti-De Gaulle
Officiellement pourtant, la France vit toujours à l'heure de cette Ve République. Mais selon l'auteur, le mépris dont le peuple fait désormais l'objet aurait bouleversé la donne. Renvoyant au référendum sur le Traité constitutionnel européen, adopté via le Traité de Lisbonne de 2009 malgré son rejet quatre ans plus tôt par les électeurs français, il a ainsi étayé:
"Depuis 2005, on vous fait savoir que, ou vous votez dans le bon sens et on vous écoute, ou vous votez dans le mauvais sens et on met tout à la poubelle."
Il a jugé que les dirigeants politiques ne se sentaient plus comptables devant les urnes, citant l'exemple du chef de l'État sortant.
"Emmanuel Macron a perdu toutes les élections pendant cinq ans. (...) Aux Européennes, il a dit 'perdre de si peu, c'est gagner'." Une attitude qu'il a opposée au départ de l'Elysée du général De Gaulle, celui-ci ayant renoncé à sa charge présidentielle après avoir été défait lors d'un référendum en 1969.
"Vous verrez que s'il perd les législatives, Macron restera", a-t-il ironisé.
"Ça ne s'appelle pas la Ve République ça, ça ne s'appelle sûrement pas être gaulliste", a enfin tranché Michel Onfray.
