BFMTV
Politique

Pour Carvounas, Macron a dressé une "liste noire" de socialistes à battre aux législatives

Luc Carvounas.

Luc Carvounas. - THOMAS SAMSON / AFP

Le sénateur socialiste Luc Carvounas dénonce l'existence au sein du mouvement En Marche! d'une "liste noire" d'élus socialistes à faire battre aux législatives.

Après le cabinet noir de François Fillon, la liste noire d'Emmanuel Macron: selon le sénateur socialiste Luc Carvounas, le projet d'Emmanuel Macron serait de faire tomber des têtes au Parti socialiste lors des élections législatives. Les 14 premiers candidats investis par En Marche! seraient selon ce proche de Manuel Valls (mais fidèle à la campagne de Benoît Hamon) choisis pour faire battre des cadres du Parti socialiste.

Dans une interview au journal L'Opinion, il affirme donc que "l'échantillonnage", présenté par Emmanuel Macron sur le plateau de l'Émission politique, est dirigé "contre Christophe Borgel, contre Jean-Christophe Cambadélis, contre Sandrine Mazetier", respectivement président du comité d'organisation de la primaire, premier secrétaire du PS vice-présidente de l'Assemblée nationale.

"On voit bien quelle est la stratégie", continue Luc Carvounas, "parce que monsieur Macron - et ce n'est pas moi qui le dis, ce sont ses amis les plus proches dont monsieur [François] Patriat, ancien président de la région Bourgogne - nous explique qu'il y a une liste noire contre des socialistes, qu'il veut faire battre, et pour reprendre son expression, (...) qu'il veut des victimes expiatoires. Il faut qu'on soit bien au clair de ce que veut faire monsieur Macron!"

Bien que l'ambition de battre ses opposants politiques lors d'un scrutin semble être démocratiquement légitime, la sortie de Luc Carvounas, qui se déclarait certain que Manuel Valls se prononcerait en faveur de Benoît Hamon, s'adresse surtout à ses camarades socialistes qui pourraient espérer "s'arranger" avec En Marche!. Le mouvement d'Emmanuel Macron ambitionne déjà de présenter un candidat à la députation dans chacune des 577 circonscriptions législatives. 

La situation est d'autant plus préoccupante pour le Parti socialiste que, comme son candidat Benoît Hamon, il est pris en étau entre En Marche! et La France insoumise. La semaine dernière, la porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Danielle Simonnet, estimait ainsi, dans l'émission .Pol, que "la mort d'un parti qui a trahi, qui a participé à la confusion et à la division du peuple, n'est pas une mauvaise chose". 

Louis Nadau