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Pour 7 Français sur 10, Macron devrait se déclarer et non mener campagne "aux frais de l'Etat"

Emmanuel Macron à Belfort le 10 février 2022.

Emmanuel Macron à Belfort le 10 février 2022. - Jean-Francois Badias

Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting, commandé par Le Figaro, 68% des Français jugent que le président sortant devrait clarifier dès maintenant ses intentions quant à sa volonté de concourir à sa réélection. Ils sont encore 71% à juger qu'il mène déjà une campagne non-officielle en s'appuyant sur les moyens de l'Etat.

Dans les réponses recueillies par cette étude d'opinion, on lit le mélange de deux agacements: celui suscité par un président de la République prenant tout son temps avant de se lancer dans la course pour le scrutin du printemps à venir, et l'irritation devant une gabegie supposée des moyens de l'Etat. Tels sont en effet les enseignements principaux tirés du sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro et publié dès jeudi soir sur le site du quotidien.

Pas un pli

Pour 87% des Français, ça ne fait pas un pli: Emmanuel Macron sera bien candidat à sa réélection. Si ce chiffre semble en dire plus long sur le sens politique des 13% restant que sur celui de cette vaste majorité, il montre aussi que les Français partagent l’avis du sortant qui a confirmé cette semaine qu’il faudrait bien "songer" à entrer en campagne.

L’enquête révèle pourtant - et surtout - un dissensus entre Emmanuel Macron et nos concitoyens. Ainsi, 68% jugent que l’attente n’a déjà que trop duré et que le chef de l’État doit clarifier dès à présent ses intentions.

Une campagne que les Français voient venir de loin... sans la souhaiter

Mais le patron de l’exécutif explique cette temporisation qui ne trompe personne par deux facteurs: la profondeur d’une crise sanitaire qui n’en finit plus de durer et la gravité du dossier ukrainien, mettant aux prises Russes, Européens, et Américains, le tout sur la toile de fond de l’OTAN. Des freins qui ne retiennent pas les Français qui, pour 71% d’entre eux, regrettent surtout "une campagne non officielle pour sa réélection, en utilisant les moyens de l’État", selon la formulation soumise par l’institut à son panel.

De surcroît, les Français sont ici très nombreux à estimer que ce faux-semblant qui se prolonge entrave les débats. Ils sont ainsi 80% à déclarer qu’Emmanuel Macron devrait participer à des échanges avec les prétendants à sa succession si lui-même se porte candidat.

Cette impatience de nos compatriotes autour de ladite candidature ne doit être lue ni comme un enthousiasme pour elle ni - et même, encore moins - comme un blanc-seing. Car seuls 43% des sondés souhaitent voir le sortant repartir en campagne. C’est toutefois sept points de plus que lors de la précédente mesure à ce sujet, en décembre 2021.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV