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Plusieurs dizaines de milliers de manifestants défilent dans toute la France pour une "vraie loi climat"

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Plusieurs rassemblements ont lieu ce dimanche en France pour réclamer "une vraie loi climat", avant l'arrivée du projet de loi climat à l'Assemblée nationale lundi. A Paris, la manifestation s'est élancée à 14h, en présence de plusieurs responsables politiques de l'opposition de gauche.

Près de 110.000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté ce dimanche en France dans 180 villes pour "une vraie loi climat", à la veille de l'examen à l'Assemblée du projet du gouvernement issu de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), fustigé pour son "manque d'ambition".

En tout, 55.000 manifestants ont défilé à Paris et 10.000 à Lyon, toujours selon les organisateurs.

L'objectif est de "relancer la dynamique citoyenne", selon Elodie Nace, d'Alternatiba, un des mouvements organisateurs. Des dizaines d'ONG, syndicats et partis ont appelé à manifester, notamment pour demander aux députés "d'améliorer" le texte gouvernemental.

Jean-Luc Mélenchon présent dans le cortège

Plusieurs parlementaires étaient présents au début du cortège parisien dont le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, la présidente de Génération écologie Delphine Batho, l'ex-député LaREM Cédric Villani.

Interrogé au début de la manifestation, Jean-Luc Mélenchon a estimé que le gouvernement "n'a même pas conscience de l'ampleur du problème" climatique.

Le leader de La France insoumise s'est ensuite félicité d'une manifestation "importante" en nombre et "très jeune". "Les premiers concernés par le changement radical et fondamental qui s'annonce sont là: il y a une prise de conscience de masse de ce qui est en train d'arriver", a-t-il précisé.

Pour l'eurodéputé EELV Yannick Jado, "le problème du projet de loi est qu'il n'essaie pas de répondre aux objectifs que l'Europe se fixe pour 2030".

"On doit réduire nos émissions de gaz à effet de serre d'au moins 55% pour être raccord avec l'accord de Paris. Ca veut dire mettre le paquet sur la rénovation thermique des logements, lutter contre la précarité énergétique, investir dans les énergies renouvelables, aller vers une agriculture paysanne que tout le monde appelle de ses voeux... On constate que le président Macron semble prisonnier des lobbies, d'un statut quo qui n'est vraiment pas à la hauteur de l'histoire et des défis devant nous", a-t-il souligné.

De nombreux membres de la Convention climat, exercice de démocratie participative inédit convoqué par Emmanuel Macron dont la loi "climat et résilience" du gouvernement est issue, se sont également joints au mouvement.

"Course contre la montre"

"Il n'y a pas de négociations possible avec le climat, c'est une course contre la montre", a déclaré le réalisateur et militant écolo Cyril Dion, qui fut "garant" de la CCC avant de dénoncer la traduction de ses propositions par l'exécutif, qui "ne permet absolument pas à la France de tenir ses objectifs" en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre".

De premiers rassemblements ont également eu lieu en région, comme à Saint-Etienne, où près de 400 personnes ont marché derrière une banderole "Urgence climat, il est encore temps d'agir". Le texte de loi gouvernemental est "tellement à la baisse que cela n'a plus de sens," estimait par exemple Bénédicte, une manifestante.

Mais la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a de son côté défendu un nouvelle fois le texte dimanche, assurant sur France Inter qu'il resterait comme "une des plus grandes lois du quinquennat".

"Le changement de dimension, on va le voir dans tous les moments de notre vie", a assuré la ministre. "Je continue à me battre pour avoir les mesures les plus ambitieuses possibles," a-t-elle poursuivi, disant "espérer" que les parlementaires pourraient encore voter certaines "avancées".

Interrogée sur les manifestations contre son texte, elle estimé que "les marches pour le climat, c'est très bien qu'elles existent". "Je suis heureuse que cette préoccupation soit toujours là".

A.S. avec AFP