"Une copie austéritaire": le député socialiste Paul Christophle justifie son choix de voter la censure contre l'avis de son parti

Paul Christophle, député socialiste de la Drôme, a annoncé qu'il votera en faveur de la censure du gouvernement à l'encontre de l'avis du parti, dénonçant ce mercredi 15 octobre sur BFMTV une politique budgétaire "austéritaire".
"On accepte le débat au parlement. Mais de quelle copie on part? On part d'une copie, d'un projet de budget qui est très austéritaire", critique le socialiste au lendemain du discours de politique générale de Sébastien Lecornu.
S'il salue la "victoire" de voir la réforme des retraites suspendue, l'élu assure en revanche "ne pas avoir entendu grand-chose" sur deux autres piliers des demandes socialistes, à savoir "la justice fiscale et le pouvoir d'achat".
"Ce sont sur ces deux points-là que le Premier ministre et le gouvernement n'ont pris aucun engagement", juge le socialiste sur BFMTV.
Lors de sa déclaration, mardi, Sébastien Lecornu a tenté de séduire le Parti socialiste, seule force politique ayant encore le pouvoir sur son avenir après l'annonce de la censure par le Rassemblement national, La France Insoumise, les écologistes et les communistes.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'est d'ailleurs réjoui sur BFMTV ce matin, d'avoir obtenu "un gage" du Premier ministre avec la suspension de la réforme des retraites.
"Est-ce qu'on s'est fait acheter? Pas du tout. Je vais me battre désormais pied à pied et nous verrons bien qui de la droite ou de la gauche obtiendra satisfaction [sur le budget]", a-t-il affirmé sur BFMTV.
Mardi soir, Olivier Faure avait déjà annoncé ne pas voter la censure à l'encontre du gouvernement et appelé les députés socialistes à "respecter" cette décision collective. "Provoquer une dissolution, ça ne change pas la vie des gens", a-t-il déclaré sur TF1.
Incertitude sur le nombre de socialistes en faveur de la censure
Interrogé sur les intentions de ses collègues, Paul Christophle dit qu'il "ne sait pas" si d'autres socialistes feront le même choix que lui. "On verra demain qui votera la motion de censure. Le sujet c'est de rappeler les combats pour lesquels on la votera: la justice fiscale et le pouvoir d'achat", a rétorqué le député.
"On réclame un changement de politique, on ne voit rien encore dans la méthode et la démarche", assure Paul Christophle à la veille du vote de la censure.
Jeudi, l'avenir du gouvernement Lecornu se jouera sûrement à quelques voix. Une poignée de socialistes parviendra-t-elle à faire chuter le gouvernement? Rien n'est sûr. Si chaque député suit les directives de son parti, 265 parlementaires devraient voter en sa faveur, soit 46% des sièges de l'hémicycle. Il manquera alors 24 voix seulement pour faire chuter le gouvernement Lecornu II.