Primaire à gauche: les enjeux du troisième débat

Les sept candidats de la primaire à gauche sont réunis ce soir pour un ultime débat, avant le premier tour dimanche. L'opportunité pour les prétendants à l'investiture d'affirmer leurs différences et de renforcer les dynamiques autour de leurs candidatures. Après un premier débat laborieux et un deuxième plus dynamique, les candidats jouent leur va-tout ce jeudi. Interrogés sur des questions économiques et sociales et des thèmes internationaux, ils devraient pouvoir marquer clairement leurs différences.
Un duel Hamon-Montebourg
D'après un sondage publié mercredi, Arnaud Montebourg passe derrière Benoît Hamon dans les intentions de vote. Selon ces chiffres, Manuel Valls arriverait en tête au premier tour (34%), devant Benoît Hamon (27%) et Arnaud Montebourg (26%) au coude-à-coude. Et même si Manuel Valls Valls domine les sondages depuis sont entrée en campagne, l'ex-Premier ministre est en perte de vitesse.
Sur les institutions, ils devraient se diviser sur la question de la mise en place ou non, d'une réforme constitutionnelle. Benoît Hamon et Arnaud Montebourg veulent une VIe République et entendent réserver un tiers du Sénat à des citoyens tirés au sort. Alors que Vincent Peillon, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias souhaitent une élection des députés à la proportionnelle intégrale par région.
Le chiffrage des programmes attendu
Autre point de discorde: le respect de la règle européenne de limiter à 3% du PIB le déficit public. Benoît Hamon et Arnaud Montebourg refusent de s'y plier, contrairement aux autres candidats, même si Manuel Valls propose de rester à 3%, jugeant "inopportun" de tenter un retour à l'équilibre.
Toujours sur le budget, les candidats devront chiffrer leurs programmes. Benoît Hamon devrait être attendu sur le coût du revenu universel, sa mesure phare, estimé à 300 milliards d'euros.
D'autres thèmes peu évoqués lors des précédents débats devraient aussi permettre aux candidats de se démarquer, comme la santé, l'assurance-maladie, les services publics, la fracture territoriale et la culture.
Plusieurs candidats veulent par exemple revoir les règles de la fin de vie. Sylvia Pinel veut "autoriser l'euthanasie sous certaines conditions", Vincent Peillon souhaite légaliser l'aide médicale à mourir, quand Benoît Hamon entend reconnaître le droit à mourir dans la dignité. Quant à la PMA (Procréation médicalement assistée), elle divise toujours autant les candidats.
A l'international, les prétendants à l'investiture de la gauche pourront s'exprimer sur la place de la Russie et la situation au Moyen-Orient. Enfin, nouveauté de ce dernier débat, les candidats seront libres de développer une proposition de leur choix pendant une minute "carte blanche".