Primaire à gauche: les cinq éléments à retenir du premier débat

- - -
> Le "tout sauf Valls" n'a pas eu lieu
Alors que l'idée était envisagée avant le débat, les candidats ne se sont pas ligués contre l'ancien Premier ministre, Manuel Valls. L'ambiance générale est restée cordiale et l'ancien maire d'Evry n'a pas été particulièrement visé. Les candidats ont semblé ne pas vouloir afficher des divisions trop fortes entre eux.
> Le show Jean-Luc Bennahmias
Peu connu du grand public avant le rendez-vous de TF1, Jean-Luc Bennahmias s'est fait remarquer. Selon les informations fournies par Google Trends, il est la seconde personnalité la plus recherchée sur le moteur de recherche pendant le temps du débat.
Il a aussi amusé le public, en tentant une blague sur Ségolène Royal et Fidel Castro, évoquant sa collaboration passée avec l'architecte Roland Castro. Jean-Luc Bennahmias a également été corrigé par les journalistes, lorsqu'il s'est trompé sur son propre programme, reniant une proposition qui figure bien dans son plan pour la France en cas d'élection au scrutin présidentiel. Une manière de sortir de l'anonymat, à ses dépens.
> Les candidats tapent sur… Fillon et Macron
Dès les premières minutes du débat, Vincent Peillon s'en est pris à François Fillon. Principalement critiqué sur sa proposition de réforme de la Sécurité sociale, le candidat de la droite à la présidentielle a aussi été taclé pour ses liens avec la Russie et sa position sur le dossier syrien.
Arnaud Montebourg a lui aussi choisi de s'opposer à François Fillon dès sa première intervention. "Je demande votre confiance pour écarter l'extrême droite, battre le candidat libéral brutal qu'est François Fillon", a déclaré le candidat.
Emmanuel Macron a également été dans le viseur des candidats, qui ont cherché à ne pas montrer une opposition trop tranchée entre eux. "Je n'ai toujours pas compris ce qu'il était. Est-il de droite? Est-il de gauche? Il est un peu monsieur X", a ironisé Arnaud Montebourg à son sujet.
> Le revenu universel et la loi Travail divisent les candidats
L'idée défendue par Benoît Hamon n'a pas convaincu ses adversaires dans le débat du jour. Vincent Peillon, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et François de Rugy, comme ils l'avaient déjà fait par le passé, ont pilonné le principe d'un revenu universel. L'idée a seulement été soutenue par Jean-Luc Bennahmias.
Pour Vincent Peillon, "cela coûte 400 milliards, il n'est pas praticable". "C'est pas un revenu de base pour solde de tout compte" de la lutte contre le chômage, a enchaîné François de Rugy. Arnaud Montebourg a contesté qu'en "prélevant 400 milliards on pourra remettre en marche la machine économique".
Sur la loi Travail, Manuel Valls a reconnu "des explications ratées". Mais il s'est dit "convaincu" que la loi est "une avancée". De leurs côtés, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont maintenu, eux, leur volonté d'abroger une loi "sans légitimité démocratique", qui "facilite les licenciements" et "la baisse de la rémunération des heures supplémentaires".
> Manuel Valls, le seul à porter le bilan de François Hollande
Manuel Valls a dit sa "fierté" d'avoir participé au précédent gouvernement, derrière François Hollande. Il a même défendu la philosophie de la déchéance de nationalité. C'est, avec Sylvia Pinel, le seul des candidats qui a porté un regard clairement positif sur le bilan du chef de l'Etat.
Arnaud Montebourg, lui, a préféré évoquer un bilan "difficile à défendre", concédant tout de même "des avancées". "Peut mieux faire", a ajouté Jean-Luc Bennahmias. "Contrasté", pour François de Rugy, alors que Benoît Hamon a préféré parler d'un "sentiment d'inachevé".