Motion de censure: Olivier Faure demande au gouvernement des "concessions" sur le budget 2025

La gauche continue de menacer de censurer le gouvernement. "Est-ce qu'il est prêt à des concessions, est-ce qu'il est prêt à avancer avec le Parlement?", a demandé sur RMC-BFMTV le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, ce jeudi 21 novembre.
La gauche proteste depuis plusieurs semaines contre le projet de budget présenté par le gouvernement pour 2025, dénonçant une trop forte atteinte au pouvoir d'achat des Français. "Je préfère largement faire payer les grandes entreprises, les grandes fortunes, plutôt que de faire payer les Français dans leur immense majorité", a affirmé Olivier Faure.
"Il est possible de ne pas censurer le gouvernement, à la condition qu'il entende le Parlement", a-t-il prévenu, se disant "en désaccord profond" avec le projet de budget.
Vers une adoption par 49.3?
Michel Barnier a annoncé la semaine dernière qu'il engagera "probablement" la responsabilité de son gouvernement sur le budget par l'article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption du texte sans vote.
"Quand je vois ce qu'il s'est passé à l'Assemblée", où ses soutiens de la droite et du centre ont rejeté le projet de budget pour 2025 qui avait été profondément modifié par la gauche, "il me semble difficile de faire autrement au bout de la discussion", a affirmé le Premier ministre dans un entretien au quotidien régional. "Mais vous observerez que nous avons fait le choix de laisser le débat s'y dérouler", a-t-il ajouté.
Alors que le 49.3 peut être suivi par le dépôt d'une motion de censure, la réponse qui serait apportée par la gauche ne fait pas de doute, pour Olivier Faure. "Si le gouvernement passe en force avec un 49.3, (...) le seul élément que nous ayons à notre disposition pour nous faire respecter et nous faire entendre, c'est de menacer effectivement la censure", a-t-il estimé sur RMC-BFMTV jeudi.
Michel Barnier travaille depuis sa nomination sous la menace d'une censure promise par la gauche, et à laquelle l'extrême droite évoque de plus en plus la possibilité de se joindre, à l'occasion des débats parlementaires sur le budget, ce qui ferait tomber son gouvernement. Dans ce cas, "il faudra que la gauche soit appelée au gouvernement", a une nouvelle fois déclaré Olivier Faure.
Le Premier ministre doit recevoir en début de semaine prochaine l'ensemble des présidents de groupes parlementaires, y compris ceux d'opposition, afin de discuter des textes budgétaires pour 2025.