Montebourg à Valls: "Quitte le gouvernement et sois candidat!"

Arnaud Montebourg à Niort le 27 octobre 2016 - Guillaume Souvant - AFP
Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche, ironise sur la colère de Manuel Valls face à François Hollande, en l'incitant à aller "au bout de sa visible et éphémère exaspération" en démissionnant de Matignon, dans un entretien au Journal du dimanche.
"Le Premier ministre a mis en oeuvre des réformes qui ont laissé des fractures encore ouvertes dans ce qui reste de majorité, comme la déchéance de nationalité et la loi travail, imposées en force. La théorie des gauches irréconciliables qu'il a créée s'effacerait-elle soudain pour les besoins d'une campagne électorale?" lance l'ancien ministre de l'Économie.
"Quitte le gouvernement et sois candidat à la primaire!"
Répondant à l'appel au rassemblement de la gauche du chef du gouvernement, l'ancien député de Saône-et-Loire préfère lui dire: "Quitte le gouvernement et sois candidat à la primaire!" Car "ce serait la suite logique de sa protestation à l'égard du président de la République". "Il devrait aller au bout de sa visible et éphémère exaspération", ajoute-t-il.
Lui "croit dur comme fer" à la possibilité de remporter la présidentielle et il entend bien incarner "l'alternative" à François Hollande, qu'il compte battre à la primaire. "Je ne suis pas dans la candidature de témoignage. J'ai déjà fait cela et j'en ai épuisé les charmes", dit-il.
Et si le chef de l'État le battait, il "accepterait le résultat" mais ne ferait pas campagne pour lui. "Il y a deux conceptions du ralliement: la conception maximale que j'ai déjà faite la dernière fois, en 2011, et la conception minimale, ce sera la mienne", prévient Arnaud Montebourg.
"Je suis sûr que si vous interrogez le président de la République et qu'il est battu par mes soins -ce que j'ai bien l'intention de faire- il choisira, lui aussi, la position minimaliste", ajoute-t-il.
A la question: "Hollande peut-il encore être candidat?" Arnaud Montebourg lâche: "nous avons besoin de renaissance et de renouveau". "La gauche peut et doit battre Juppé. C'est ce que je veux faire avec les millions de Français qui veulent tourner la page de ce quinquennat."