La pré-rentrée divisée des socialistes

La famille socialiste se réunit de vendredi à dimanche à La Rochelle, dans un contexte délicat avec les partenaires de gauche avant les régionales et alors que le maintien du cap économique par le gouvernement continue de susciter des remous dans les rangs du parti. - Xavier Leoty - AFP
Les socialistes font leur rentrée vendredi avec la traditionnelle université d'été de La Rochelle. Mais la trêve estivale n'a pas balayé les tensions qui traversent le parti à quelques mois des élections régionales. Si chaque écurie se réunira en marge des débats tour au long du week-end rochelais, l'aile droite et l'aile ont fait leur pré-rentrée, divisées, jeudi.
L'aile gauche à Marennes
Les fameux "frondeurs" se réunissaient jeudi à Marennes, en Charente-Maritime, et ils n'ont rien perdu de leur fougue. "C'est la rentrée de la dernière chance", martèlent-ils et notamment Christian Paul, l'un des chefs de file du mouvement. "En 2016, il faut absolument arriver à sortir de ce climat d'impuissance, de doute et de déception dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui", assure celui qui voudrait une inflexion de la politique économique du gouvernement, et notamment une réorientation des allègements de charges concédés aux entreprises vers les ménages et les collectivités locales.
L'aile droite à Léognan
En face, l'aile droite des réformateurs a tenu jeudi sa propre à Léognan, dans la banlieue de Bordeaux en Gironde. "Il faut simplifier le code du travail", estime l'un des participants Jean-Marie Le Guen, invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC ce jeudi. "Il ne s’agit pas d’abattre le code du travail, mais nous allons proposer une réforme du marché du travail, et pas seulement du code du travail".
Macron absent de La Rochelle
Emmanuel Macron n'a plus sa carte au PS mais était avec les réformateurs à Léognan jeudi, où il a été applaudi chaleureusement. "Le seul message que j'aie, c'est qu'on continue à travailler, qu'on réforme, et c'est donner le sens de ces réformes", a déclaré Emmanuel Macron, intervenant au cours d'une table ronde sur "la Réforme en actes". "La réforme est au cœur du progressisme. On ne peut pas défendre le modèle social français, défendre le progrès, si on ne fait pas de réformes aujourd'hui dans le pays", a martelé le ministre. Et d'insister: "Nous continuerons les réformes jusqu'au bout".
On ne le verra pas en revanche à La Rochelle, faute d'avoir été invité explique-t-il. Le patron des socialistes assure, lui, le contraire. "Donc ne disons pas que le PS a fermé la porte à qui que ce soit qui se réclame de la gauche, toute la gauche sera réunie dès l’ouverture de l’université d’été du PS", déclare Jean-Christophe Cambadélis.
Leur allié vert affaibli
Du côté de leurs alliés écologistes, l'heure est encore moins à l'unité, avec le départ jeudi du patron des députés EELV, François de Rugy, dénonçant une "dérive gauchiste" au sein du parti.
Il a d'ores-et-déjà reçu des appels du pied à rejoindre le PS du côté des réformateurs. Jean-Marie Le Guen a regrette lui aussi une "mélenchonisation des verts", "un gauchisme stérile" et une "marginalisation".