Identité nationale: Faure s'en prend à Retailleau et Darmanin qui "plaident un retour à des sources fantasmées"

Olivier Faure veut s'investir pleinement dans le débat sur l'identité nationale, relancé par plusieurs ministres autour du droit du sol. Le premier secrétaire du Parti socialiste souhaite combattre "une position passéiste, un peu rance", "cette espèce de rengaine sur une France qui serait blanche, catholique etc...".
"Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, il y a toute une série de gens qui aujourd'hui cherchent à plaider une espèce de retour à des sources fantasmées", dénonce-t-il ce lundi 10 février sur BFMTV-RMC, s'en prenant directement au ministre de l'Intérieur et à celui de la Justice.
En fin de semaine dernière, Gérald Darmanin, comme Bruno Retailleau, ont poussé l'idée d'une restriction du droit du sol sur l'ensemble du territoire français, après l'adoption d'une proposition de loi de LR en ce sens pour Mayotte. Un débat "trop étroit", selon François Bayrou. Interrogé par RMC vendredi dernier, le Premier ministre veut élargir la réflexion autour de la question suivante: "qu'est-ce c'est d'être Français".
Que la gauche "puisse parler fort" sur "l'identité du pays"
Fustigeant une "vision figée de ce qu’est notre pays", Olivier Faure souligne que "la France est un pays métissé, pluriculturel, plurireligieux, qui aujourd’hui plonge ses racines dans son histoire, mais aussi dans les apports successifs migratoires." Il incarne lui-même ses propos, étant le fils d'une mère vietnamienne.
Quant au droit du sol, le député de Seine-et-Marne rappelle que ce principe existe dans le droit français depuis 1515. Il est alors introduit en matière d'héritage: tout résident né en France peut hériter, même de parents étrangers. "On a là un des éléments constitutifs de ce que nous sommes, qui a été consolidé ensuite par la Révolution, par la République."
On l'aura compris: le patron des socialistes est évidemment contre une restriction du droit du sol. Et il compte se faire entendre. "En 2008-2009, Nicolas Sarkozy avait déjà posé le débat sur l'identité de la France. À l’époque, la gauche avait considéré que c’était un piège. C’était un piège, c’est vrai. Mais je crois que parfois il faut prendre son risque. Plutôt que de laisser la place vide qui est ensuite immédiatement occupée par la droite et l’extrême droite, il faut que la gauche puisse parler fort de ce qu’elle pense être l’identité du pays", explique-t-il.