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Parti socialiste

Face à En Marche, Hidalgo choisit de ne pas choisir

Anne Hidalgo à jugé Emmanuel Macron de "personnage sans loyauté" mercredi 13 juillet suite à son meeting

Anne Hidalgo à jugé Emmanuel Macron de "personnage sans loyauté" mercredi 13 juillet suite à son meeting - Patrick Kovarik - AFP

Confrontée à la poussée du parti de la majorité à Paris, Anne Hidalgo remanie son équipe tout en préservant En Marche de ses critiques.

A mi-mandat, Anne Hidalgo a réuni le conseil de Paris en session extraordinaire vendredi pour remanier l'exécutif, et élargir son équipe de 21 à 27 adjoints. Objectif affiché: tirer le bilan des élections sénatoriales. En réalité, c'est aussi pour tirer le bilan des élections présidentielle et législatives que la maire de Paris a décidé de réunir les conseillers.

Car à Paris aussi, En Marche a fait des émules. L'adjoint PS Julien Bargeton a en effet été élu sénateur sous l'étiquette LaREM, grâce au soutien de conseillers de Paris. Mao Peninou (PS) et Jean-Louis Missika (sans étiquette) ont eux aussi rejoint le parti de la majorité. Julien Bargeton s'apprête à créer un groupe LaREM au Conseil de Paris avec d'autres socialistes et des radicaux. Mais pressenti pour être composé d'une quinzaine de membres, il n'en compterait finalement que cinq, selon Le Parisien. Mao Peninou et Jean-Louis Missika, eux, devraient rester dans le groupe PS pour ne pas se mettre en porte-à-faux vis-à-vis d'Anne Hidalgo.

"L'équation est difficile"

"Je reconnais que l'équation est difficile pour une maire de gauche", a lancé vendredi Eric Azière, président du groupe Modem-UDI au Conseil de Paris, soulignant le "bouleversement des équilibres classiques". 

L'édile se trouve en effet face à une position délicate. En mai 2016, en pleine présentation de la loi Macron, elle n'avait pas caché son hostilité vis-à-vis de celui qui était alors ministre de l'Economie. Elle avait choisi de lui résister frontalement sur plusieurs sujets, dont l'ouverture des magasins le dimanche ou encore le diesel. En mai 2016, Anne Hidalgo avait même dit qu'elle n'avait "rien à battre" d'Emmanuel Macron. Désormais, elle doit assumer la poussée de LaREM à Paris, tout en composant avec l'Etat pour mener à bien ses projets.

Elle se dit toujours "inquiète" des projets politiques du gouvernement, mais il lui est difficile par exemple pour la maire de rejeter un Emmanuel Macron dont elle a besoin pour mener à bien l'organisation des Jeux olympiques de 2024. "Moi mon rôle, c'est d'être maire de Paris, ce n'est pas d'être ni l'opposante ni le soutien de monsieur Macron", déclare-t-elle à l'AFP. Pendant ce temps, le PS lui, se positionne sur une opposition frontale au Président en l'accusant d'être "le président des riches".

"Paris n'est pas Macronpatible"

A mi-mandat, la maire de Paris a aussi dans le viseur sa réélection en 2020. Si elle répète ne pas être adhérente d'En Marche, le soutien du parti d'Emmanuel Macron pourrait s'avérer crucial. Tout comme celui de sa majorité, qui réunit communistes, écologistes et socialistes.

Chez les communistes justement, on apprécie peu la discrétion soudaine d'Anne Hidalgo vis-à-vis de LaREM. Lundi, dans un communiqué, la fédération PCF de Paris a demandé une "clarification" à la maire. "Paris n'est pas Macronpatible", écrivent les élus dans leur communiqué. "Notre groupe ne souhaite pas que la majorité se déplace vers la droite", a insisté Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe Communiste-Front de gauche. La deuxième partie du mandat d'Anne Hidalgo s'avère digne d'un beau numéro d'équilibriste.

Ariane Kujawski