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Parti socialiste

"Un écart de 500 voix": face-à-face entre Faure et Mayer-Rossignol au second tour du congrès PS, Vallaud en arbitre

Boris Vallaud, Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure

Boris Vallaud, Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure - JOEL SAGET, Alain JOCARD / AFP

Le premier secrétaire sortant du Parti socialiste (PS) Olivier Faure sera opposé le 5 juin au maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol au second tour du vote des adhérents socialistes pour se choisir un nouveau chef, et Boris Vallaud, éliminé, se retrouve en position de "faiseur de roi".

Un écart d'environ 500 voix, selon les équipes d'Olivier Faure mais une première place. Le camp du Premier secrétaire du PS a revendiqué la première place lors du premier tour du Congrès du parti organisé ce mardi soir. Selon les résultats provisoires communiqués dans la nuit de mardi à mercredi par les entourages des trois candidats, Olivier Faure est arrivé en tête du premier tour.

Son entourage annonce un score d'environ 42% contre 40% pour Nicolas Mayer-Rossignol, et 18% pour Boris Vallaud. L'équipe du maire de Rouen évoque un score plus serré de 41%-41%, avec seulement quelques voix de plus pour le premier secrétaire sortant. Les proches de Boris Vallaud donnent eux un score d'environ 20% au député des Landes.

Des résultats encore provisoires

Les résultats définitifs seront communiqués mercredi à l'issue d'une commission de récollement, qui pourrait être tendue. Ce vote est destiné à définir la ligne politique du PS, dans le cadre du congrès du parti qui se tiendra en juin à Nancy.

Les adhérents, - quelque 40.000 comptabilisés, et environ 23.000 votants au final - étaient invités à voter dans les sections de 17h à 22H, pour ce premier tour destiné à choisir le prochain texte d'orientation du parti, avec pour principal enjeu la stratégie pour la présidentielle de 2027.

Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, défend l'union de la gauche non mélenchoniste pour la présidentielle de 2027, avec une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l'ex-député LFI François Ruffin, en vue d'une candidature commune.

Dans une vidéo sur X mardi, il a appelé les militants à "prolonger le travail accompli ces dernières années", affirmant que "nous sommes redevenus centraux dans le débat politique". Mais Nicolas Mayer-Rossignol, qui n'a jamais accepté sa défaite sur le fil en 2023, taxe celui qui a été l'un des artisans des accords de gauche Nupes (en 2022) et Nouveau Front populaire (en 2024) d'"ambiguïté" vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a pourtant pris ses distances depuis plusieurs mois.

"Une gestion clanique"

Le maire de Rouen défend "l'affirmation socialiste" et prône la création d'un grand parti socialiste (un "GPS") agrégeant "ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l'extérieur", comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve. De cette confédération émergera un candidat social-démocrate en vue de 2027, estime-t-il, jugeant prématuré de parler primaire avant les municipales.

Dans une vidéo mardi, l'édile rouennais dit vouloir faire revenir au PS "toutes celles et ceux qui n'attendent que ça", et ont quitté le parti ces dernières années, pour atteindre "100.000 militants". Surtout, il accuse Olivier Faure d'"une gestion clanique" et d'un manque de travail dans le parti.

Les partisans du premier secrétaire sortant répondent que Nicolas Mayer-Rossignol a rassemblé autour de lui une coalition disparate de tous les "anti-Faure", de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d'Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l'Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.

Et ils prédisent une candidature de l'ex-président François Hollande en 2027, si le maire de Rouen gagne le congrès.

Le troisième homme du congrès, Boris Vallaud se veut le candidat de "la réconciliation" et de "la doctrine". Il a notamment développé le concept de "démarchandisation" de la société, et a lancé un institut de formation et un média interne.

Sur France 2, il a expliqué mardi être "le seul à faire une vraie proposition de rassemblement", et appelé les militants à choisir "la perspective du meilleur" contre l'extrême droite.

Le reste de la gauche scrute ce congrès. La cheffe des Écologistes Marine Tondelier, favorable à l'union de la gauche en 2027, souhaite la victoire d'Olivier Faure. À l'inverse, Raphaël Glucksmann, qui refuse toute idée de primaire, penche plus pour une victoire de M. Mayer-Rossignol. Comme Jean-Luc Mélenchon, qui trace son chemin vers la présidentielle et entend bien se présenter comme "la vraie gauche".

Alexis Cuvilier, avec Matthieu Heyman