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Parti socialiste

Accueil des gens du voyage: le PS divisé

Une aire d'accueil des gens du voyage à Saint-Ouen-l'Aumône.

Une aire d'accueil des gens du voyage à Saint-Ouen-l'Aumône. - -

La majorité va déposer à la rentrée une proposition de loi visant à imposer des sanctions financières aux communes qui ne respecteraient pas leurs obligations de créer des aires d’accueil pour les populations itinérantes.

Le sujet fait grincer des dents, à plusieurs mois des municipales. Une semaine après la polémique lancée par Christian Estrosi qui appelait les maires à la "révolte" contre les occupations illégales de terrain par les gens du voyage et qui vient de publier un "Guide pratique à l’attention des maires de France" pour faciliter les expulsions, la majorité se déchire sur cette question sensible.

La loi Besson (2000) impose aux communes de plus de 5000 habitants de créer des aires d'accueil pour les populations itinérantes. Or aujourd’hui, près d’une commune sur deux ne respecte pas cette obligation.

Manuel Valls mercredi s’en est pris aux maires récalcitrants, et a soutenu l’idée de mécanismes coercitifs pour les forcer à respecter leurs obligations. Le groupe socialiste déposera à la rentrée une proposition de loi, préparée par le député de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg.

La carotte et le bâton

La majorité se déchire notamment autour d’une disposition qui vise à taper au portefeuille des mauvais élèves: elle propose de donner le pouvoir aux préfets de saisir directement sur le budget des communes la somme équivalente au coût de l’installation d’une aire d’accueil. En contrepartie, les maires ayant une aire d'accueil pourront expulser plus facilement les campements illégaux.

"C'est un équilibre qui me semble très républicain" a plaidé Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale jeudi sur iTélé. "Ce que nous voulons, c'est aider les maires qui ont respecté la loi (...) et "contraindre les élus qui ne (la) respectent pas depuis de nombreuses années à la respecter demain."

Les députés se sont écharpés mardi lors d’une réunion houleuse, tant le sujet est sensible avant les municipales. Laurent Baumel, député-maire de Ballan-Miré (Indre-et-Loire) et membre de la Gauche populaire s’est opposé publiquement à cette proposition, mais n’a pas souhaité répondre aux questions de BFMTV.com sur un texte autour duquel "le débat vient à peine de commencer". La rentrée s'annonce décidément bouillante.

Caroline Piquet