Yaël Braun-Pivet déplore le "triste spectacle donné aux Français" après plusieurs incidents à l'Assemblée

Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, le 14 novembre 2023 (illustration) - Ludovic MARIN / AFP
Une journée particulièrement tendue dans l'hémicycle. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dénoncé dans un communiqué ce vendredi 29 novembre "le triste spectacle donné aux Français", après plusieurs incidents entre députés survenus jeudi.
Cette journée du 28 novembre était consacrée à la niche parlementaire de LFI. La France insoumise avait placé en tête de sa journée annuelle réservée à ses textes une proposition de loi visant à abroger la réforme de 2023, qui a reculé l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Mais le texte n'a pas pu être voté, en raison de centaines d'amendements déposés par la coalition gouvernementale afin de ralentir les travaux qui devaient nécessairement se terminer à minuit, et de débats houleux marqués par de multiples rappels au règlement et suspensions de séance.
Altercation entre parlementaires
Parmi les incidents qui ont marqué la journée, un député Modem a failli en venir aux mains avec des élus du Nouveau Front populaire. "J'ai pété un câble", a-t-il concédé sur BFMTV, alors que des huissiers ont dû s'interposer tard jeudi soir en marge du débat houleux sur l'abrogation de la réforme des retraites. Il s'est emporté contre le député socialiste Mickaël Bouloux, se montrant menaçant.
Le député LFI Antoine Léaument a également dit avoir été menacé par Nicolas Turquois, alors qu'il lui demandait de sortir. À l'origine de la colère de Nicolas Turquois, des "pratiques de dénonciation par liste" susceptibles d'atteindre ses "proches" et "inacceptables": La France insoumise a en effet publié les noms des députés macronistes et de droite s'étant opposé à l'abrogation de la retraite à 64 ans, en pratiquant l'obstruction avec le dépôt d'un millier d'amendements.
Yaël Braun-Pivet a "pris acte" des "regrets et des excuses" de Nicolas Turquois et a annoncé réunir "prochainement" le bureau de l'Assemblée nationale pour une éventuelle sanction du député. La présidente de l'Assemblée "tient à rappeler que le débat parlementaire, qui fonde notre démocratie, a vocation à trancher les désaccords de manière pacifiée".
"Ce débat peut être vif, les désaccords peuvent être profonds, mais toute forme de violence est injustifiable et intolérable", a-t-elle ajouté.
Yaël Braun-Pivet a aussi condamné "les montages photo, les listes jetant les députés en pâture sur les réseaux sociaux, le harcèlement exercé sur certains d'entre eux voire même sur leurs proches" qui sont "des pratiques inacceptables" ainsi que des "tentatives de pression ou d'intimidation".
Naïma Mouthou se dit "victime de menaces"
Un échange tendu a aussi eu lieu jeudi entre la vice-présidente Horizons de l'Assemblée nationale Naïma Moutchou et le député insoumis Manuel Bompard. Dans un communiqué, Naïma Moutchou a accusé le coordinateur national de La France insoumise de l'avoir menacée lors d'une suspension de séance. "Manuel Bompard m'a jeté à la figure à plusieurs reprises ce qui suit: 'Tu vas le payer, tu vas payer ce que tu es en train de faire, tu es complice oui, tu paieras ça oui oui, y compris électoralement'", écrit Naïma Moutchou dans son communiqué.
Manuel Bompard a confirmé sur X avoir "indiqué à Naïma Moutchou lors d’une suspension de séance qu’elle aurait à assumer électoralement sa participation au blocage organisé de l’abrogation de la retraite à 64 ans." "Aucun d’entre nous n’a jamais proposé de régler les différends politiques autrement que par le vote", a-t-il assuré, dénonçant une "démarche de victimisation".
Vendredi, Yaël Braun-Pivet a de son côté déploré "les multiples remises en cause des présidences de séance, qui participent de la dérive des débats à laquelle il est temps de mettre fin". La présidente de l'Assemblée nationale "en appelle à la responsabilité de chacun".