BFMTV
Parlement

Refondation de l’école: les sujets qui fâchent

Les débats sur la refonte de l'école commencent ce lundi à l'Assemblée.

Les débats sur la refonte de l'école commencent ce lundi à l'Assemblée. - -

Les députés débattent à partir de lundi sur la projet de loi de Vincent Peillon sur l'école. Des débats qui promettent d'être houleux.

Programme chargé à l'Assemblée: les députés commencent lundi à débattre du projet de loi sur l'Education de Vincent Peillon. Sur les 661 amendements déposés jusqu'ici, seuls 150 d'entre eux ont été retenus en commission fin février. Le projet de loi sera soumis au vote final des députés le mardi 19 mars.

Un texte est jugé "fade" par la droite: "comment est-il possible qu’après six mois de discussions, il ne sorte rien de la loi ou presque?", se demande le député UMP Benoist Apparu, qui s'apprête à défendre une vingtaine d'amendements dans l'hémicycle. Les discussions promettent d'être tendues. BFMTV.com passe en revue les sujets qui fâchent.

> Les rythmes scolaires

Ces dernières semaines, il n'y en a eu que pour eux: dans les débats publics, les rythmes scolaires ont éclipsé le reste de la loi. En cause notamment, la semaine de quatre jours et demi: fixée par décret en janvier, elle ne sera donc pas abordée dans la loi. Mais le texte prévoir la création d'un fonds destiné à aider les communes pour leurs activités périscolaires jusqu’à 16h30.

Pas sûr toutefois que cela suffise à convaincre. A droite, Luc Chatel reproche un "manque de concertation" au ministre de l'Education.

Même dans le propre camp de Vincent Peillon, la mesure ne fait pas l'unanimité: la plupart des villes estiment en effet que l’aide de l’Etat (250 millions d’euros pour 2013 et éventuellement 2014) n’est pas suffisante. Conséquence: nombreuses sont les mairies socialistes qui assurent ne pas être prêtes à mettre en place la réforme en 2013. Résultat: après Montpellier ou Lyon, c’est Strasbourg qui annonce lundi repousser sa mise en place à 2014.

> La formation des profs

Promesse phare du candidat Hollande, l’objectif des 60.000 nouveaux profs est défini par le projet de loi étudié lundi à l'Assemblée. Une proposition contestée par la droite, notamment sur la question de son financement: une "gabegie, dénonce ainsi Jean-François Copé, alors que nous n'avons pas le premier euro pour financer des embauches de fonctionnaires".

Mais tous ces nouveaux enseignants ne seront pas en poste en septembre 2013, puisque près de la moitié d'entre eux seront en formation. Supprimés en 2010 par Nicolas Sarkozy, les IUFM vont en effet être transformés en écoles supérieures du professorat (Espé) dès septembre. Toutefois, "de multiples questions subsistent", souligne Le Figaro, notamment sur la question de la mission exacte de ces écoles, de leur place au sein des universités et du contenu de la formation.

> La lutte contre l'échec scolaire

Si tout le monde s’accorde à dire qu’il faut s’attaquer à l’échec scolaire, tous les parlementaires ne sont pas d’accord sur la façon de s’y attaquer. La loi prévoit d'instaurer "plus de maîtres que de classes" dans les territoires en difficulté. Une mesure permise par le recrutement de nouveaux enseignants.

La scolarisation des moins de trois ans devrait également être encouragée, et notamment dans les secteurs d’éducation prioritaire. Un choix contesté: à l’époque où elle était au pouvoir, la droite préconisait, notamment dans le rapport de Michèle Tabarot, le développement de jardins d’éveil, avec des éducateurs mais sans enseignants. L'ancien ministre de l'Education Xavier Darcos avait d’ailleurs affirmé en 2008: "il n'est pas logique de faire passer des concours bac+5 à des personnes dont la fonction essentielle va être de faire faire des siestes à des enfants, ou de leur changer les couches."

> L'égalité de genre

S'il est un amendement qui risque de provoquer des frictions à l'Assemblée, c'est bien celui sur le genre. La commission des Affaires culturelles a en effet voté un amendement intégrant dans les missions de l'école primaire "les conditions à l'égalité de genre".

Pour les socialistes, il s'agit "d'une éducation à l'égalité entre les femmes et les hommes". Du côté de l'UMP, on s'offusque: pour Xavier Breton, cela consiste à promouvoir "une idéologie", la théorie du genre. "A partir du moment où par égalité homme-femme on entend la volonté de raboter toutes les différences, naturelles, objectives et psychologiques, je suis contre, explique de son côté Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines et vice-président du parti chrétien démocrate.

A VOIR AUSSI:

Les grands axes de la loi sur la refondation de l'école, que Vincent Peillon a présentée lundi au parlement. Sujet vidéo Véronique Fèvre

A LIRE AUSSI:

>> Pour ou contre la refonte de l'école?

>> Vacances d'été: qui est pour, qui est contre?

>> Refondation de l'école: ce qui gêne les enseignants

Ariane Kujawski