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Parlement

"Petites connes": les Insoumis s'indignent d'un propos injurieux du député UDI Meyer Habib

La députée LFI Clémentine Autain a profité d'un rappel au règlement pour tancer l'élu centriste qui, la veille, avait qualifié des insoumis et des communistes, sous couvert d'ironie, de "petites connes" sur Twitter.

Submergé par les amendements et sous-amendements des oppositions au projet de réforme des retraites, l'Assemblée nationale est le théâtre d'algarades de plus en plus régulières. Ce jeudi, les débats au sein de l'hémicycle du Palais-Bourbon ont particulièrement dérapé après l'évocation d'un tweet injurieux du député UDI Meyer Habib.

Durant un rappel au règlement, la députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain en a profité pour recadrer son collègue centriste, à qui elle a reproché d'avoir traité des insoumises et des communistes de "petites connes" sur Twitter. Dans un message publié ce mercredi, Meyer Habib raillait effectivement une danse contre la réforme des retraites, organisée devant l'Assemblée par des élues de gauche, en usant du hashtag "#ACauseDesPetitesConnes".

"Je tiens à signaler, puisqu'il y a une grande sensibilité dans cet hémicycle, que je partage, (...) vis-à-vis des remarques sexistes et des insultes, que nous avons un collègue qui s'appelle Meyer Habib qui a traité une de mes collègues et moi-même de 'petites connes'. (...) Je pense que nous aurons à cœur que ce genre de propos, à la fois sexiste et injurieux, (...) cesse", a-t-elle développé.

"C'est bien le minimum", persiste Habib

Piqué au vif, le député UDI ne s'est pas laissé démonter. Au contraire, il a demandé un rappel à l'ordre visant Clémentine Autain, lui reprochant, avec cette danse sur le tube parodique À cause de Macron, d'avoir participé à une mise en scène durant laquelle elle et ses collègues "ont piétiné, dans une parodie de lynchage, une marionnette du président de la République devant l'Assemblée nationale".

"Derrière le symbole, il y a la pulsion. Et c'est pour ça que, évidemment, j'ai tweeté, j'ai le droit de tweeter, parce que c'était sur l'air de À cause des garçons, et j'ai quoté, oui, 'À cause des petites connes', parce que c'est bien le minimum", s'est indigné Meyer Habib, provoquant les huées des députés LFI et communistes.

Qualifiant de "scandaleux" les propos de Clémentine Autain, l'élu des Français établis notamment en Italie, Grèce, Turquie et Israël, l'a accusée d'"attiser la haine". 

"Vous faites honte à la République"

Dans la foulée, la députée de Seine-Saint-Denis a enchaîné avec un énième rappel au règlement de l'Assemblée, fustigeant le "sexisme" de Meyer Habib. La communiste Marie-George Buffet en a fait de même: "Vous faites honte à la République", a asséné l'ex-ministre des Sports. L'insoumis du Nord Adrien Quatennens a ensuite pris la parole pour exiger une suspension de séance.

"Contrairement à vous, nous sommes des républicains convaincus et conséquents, nous sommes opposés à la violence en politique", a-t-il lancé, déclenchant l'hilarité affichée des députés marcheurs et centristes.

Défendant le droit à la "caricature", Adrien Quatennens a conclu en déclarant que "traiter des parlementaires de 'petites connes', ça n'a plus une portée symbolique, c'est une insulte et c'est intolérable". Il a demandé des "excuses" de la part de son collègue UDI. La séance a finalement été suspendue.

Jules Pecnard