L'audition de Cahuzac n'a pas convaincu les députés

La version des faits de Jérôme Cahuzac lors de son audition mercredi à l'Assemblée n'a pas convaincu les députés - -
Mis en examen pour avoir détenu un compte bancaire caché à l'étranger, Jérôme Cahuzac s'est exprimé pendant deux heures mercredi devant la commission d'enquête parlementaire. Après avoir prêté serment, l'ancien ministre délégué au Budget a répondu et parfois refusé de répondre aux questions des députés. Une audition qui semble avoir laissé ces derniers sur leur faim.
"Il a refusé des réponses"
Sur le fond d’abord. Le refus de Jérôme Cahuzac de livrer les dates du transfert de son compte à l’étranger en a déçu plus d’un.
Le président de la Commission parlementaire, Charles de Courson, s'étonne que Jérôme Cahuzac ait évoqué le "mécanisme de son compte", alors que "cela n’a rien à voir avec l’enquête en cours en matière judiciaire", a-t-il fait remarquer.
"Il pouvait parfaitement nous dire - j’avais un trust au Lichtenstein - il a refusé toutes ces réponses sur comment le compte était dissimulé", a déploré l’élu UDI.
"Il n'a pas fait d'excuses"
Sur la forme, les anciens collègues de jérôme Cahuzac à l'Assemblée s’attendaient également à des excuses en règle.
"Alors qu’il a quand même menti devant les députés, devant la représentation nationale le 5 décembre dernier, il avait là, l’occasion de dire quelques mots. Il ne l’a pas fait et je le regrette", a déclaré pour sa part Daniel Fasquelle, élu UMP.
"On retiendra l'immense bras d'honneur"
Pas d’excuses mais des réponses à la carte, certains membres de la commission considèrent même cette audition comme une provocation.
Pour Hervé Morin, député UDI de l'Eure,"on retiendra l’immense bras d’honneur effectué pas seulement à la représentation nationale, mais aussi aux Français".
Par ailleurs, la commission d'enquête parlementaire compte procéder à de nouvelles auditions dans l’affaire Cahuzac. Des ministres notamment pourraient être interrogés.
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