L'Assemblée nationale interdit l'usage de Twitch dans l'hémicycle

Capture d'écran du compte Le DéputTwich d'Ugo Bernalicis - Twitch
Bye bye les twitcheurs dans l'hémicycle. Le bureau de l'Assemblée nationale a statué ce mercredi sur l'interdiction des plateformes de streaming en séance. Au grand dam de certains insoumis qui en avaient fait un outil privilégié.
La chambre basse avait depuis plusieurs semaines dans le viseur Ugo Bernalicis et Antoine Léaument, les deux députés LFI qui utilisent Twitch pour permettre aux internautes de suivre les débats dans l'hémicycle commentés en direct.
Interdiction des "plateformes transmettant du flux vidéo"
Si, jusqu'ici, le règlement intérieur du Palais-Bourbon n'évoquait pas directement la possibilité de filmer en direct la séance, le flou juridique est désormais levé.
"Le Bureau a confirmé que les dispositions qui interdisent aux députés de téléphoner à l’intérieur de l’hémicycle, s’appliquent aussi à l’emploi de tout outil de communication avec l’extérieur depuis l’hémicycle, en particulier aux plates-formes retransmettant le flux vidéo ou audio des débats", peut-on lire dans son compte-rendu.
"Très concrètement, on diffuse sur notre chaîne le direct de l'Assemblée nationale et, en haut à gauche de l'écran, on me voit. J'en profite pour répondre aux questions du tchat, expliquer le texte qu'on vote, ce ue nous, nous défendons", décryptait Ugo Bernalicis, alias "Le Députwitch", auprès de BFMTV.com début novembre.
Cet usage leur a valu deux rappels à l'ordre ces dernières semaines lors de la loi LOPMI sur les objectifs du ministère de l'Intérieur.
Un outil pour "faire entrer les gens" dans le travail des députés
Si les vues restaient modestes, les pics d'audience dépassant rarement la centaine de spectateurs, la démarche visait à diffuser largement les travaux parlementaires.
"On veut faire rentrer les gens avec nous et faire sortir les débats pointus de la sphère des spécialistes", nous expliquait encore l'insoumis.
Pas de quoi convaincre les députés Renaissance qui n'apprécient guère les méthodes des insoumis sur les réseaux sociaux.
"Vous êtes une bande de TikTokeurs qui cherchent le buzz", avait lancé la députée Renaissance Fanta Berete dans l'hémicycle en octobre dernier.
Un studio Twitch dans un bureau
Son collègue Antoine Léaument, streamer aguerri, regrette la décision du Palais-Bourbon.
"C'est dommage, on ne dérangeait vraiment pas la séance et on ouvrait l'Assemblée à d'autres gens. Je pense que cette décision relève surtout de la jalousie", tance le député LFI.
Il a déjà installé un studio dans son bureau et compte bien l'utiliser pour continuer à s'adresser aux internautes via Twitch.