Cahuzac n'a "aucun souvenir" d'une réunion avec Hollande

L'ancien ministre du Budget a affirmé mardi devant la commission d'enquête parlementaire "n'avoir aucun souvenir" de s'être entretenu avec le président de la République le 16 janvier, comme l'affirme Pierre Moscovici.

Un mois après sa première audition devant la commission d’enquête parlementaire, Jérôme Cahuzac est de nouveau entendu mardi par les députés. Une audition qui n’était pas programmée mais qui est organisée en raison d’éléments nouveaux obtenus après l’audition de Pierre Moscovici. En effet, ce dernier soutient que l'ancien ministre du Budget a assisté à une réunion en sa présence ainsi que celle de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Un entretien dont Jérôme Cahuzac dit ne pas avoir de "souvenirs", a-t-il déclaré mardi à la commission.

La réunion a-t-elle eu lieu?

"Je n'ai aucun souvenir d'une réunion le 16 janvier dans le cabinet du président de la République, ces réunions sont suffisamment rares pour que je m'en souvienne", a-t-il assuré au début de son audition.

"Aucun souvenir" non plus de "l'échange décrit par Pierre Moscovici à l'issue du Conseil des ministres", a ajouté l'ancien ministre du Budget.

Selon Pierre Moscovici, le 16 janvier, une réunion s'est tenue dans une pièce attenante à la salle du Conseil des ministres. Durant cette rencontre, il a informé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le chef de l'Etat François Hollande de la possibilité d'interroger la Suisse sur l'existence ou non d'un compte dans ce pays. Ce jour-là, Jérôme Cahuzac a assisté à la réunion, a affirmé le ministre de l'Economie lors de son audition.

"Vous avez perdu la mémoire?"

"Comment se fait-il qu’entre le 16 janvier et maintenant, vous ayez complètement perdu la mémoire de cette réunion informelle?" a demandé Charles de Courson, le président de la commission à Jérôme Cahuzac.

"Je devine l’ironie dans vos propos mais je ne crois pas que Pierre Moscovici ait utilisé le terme de réunion. Il me semble qu’il a parlé d’un échange de mots à l’issue du Conseil des ministres dans un mouvement de sortie générale d’une quarantaine de membres du pouvoir exécutif", s'est défendu l'ancien maire Villeneuve-sur-Lot.

"Vous pouvez ironiser autant qu’il vous plaira, Monsieur le Président, je n’ai aucun souvenir de cet échange de mots", a-t-il martelé.

Mélanie Godey