BFMTV
Politique

"On vous sollicite pour à peu près tout": maire démissionnaire, Camille Pouponneau raconte son "enfer"

placeholder video
Maire démissionnaire de Pibrac, en Haute-Garonne, Camille Pouponneau, a publié "Maires, le grand gâchis", un livre dans lequel elle aborde le mal-être des édiles.

Maire démissionnaire, elle raconte aujourd'hui son "enfer". Élue en mars 2020, Camille Pouponneau démissionne de ses fonctions de maire de Pibrac, en Haute-Garonne, le 18 octobre dernier, deux ans avant la fin de son mandat. Dans un livre, titré Maires, le grand gâchis, l'ancienne élue divers gauche revient sur son expérience en politique et sur le mal-être des maires.

"Au bout d'un moment, vous arrivez dans une situation où on vous sollicite pour à peu près tout, alors que vos marges de manœuvre sont très faibles", explique Camille Pouponneau sur BFMTV.

En cause donc, le manque de moyens financiers, le contrôle de l'État et les lourdeurs administratives. Elle déplore une situation devenue invivable, jusque dans sa vie privée. "Je touchais 1.127 euros à la mairie. Je gérais un budget de 8 millions d'euros, sans agent. Je travaillais 70 heures par semaine. Je n'avais plus de vie perso", ajoute la maire sur RTL, détaillant avoir travaillé six jours sur sept, de 5 heures à 22 heures.

Selon elle, c'est "le manque de services publics" qui fait que les maires sont à ce point sollicités, au-delà même de leurs compétences de maire. "Quand vous sortez votre poubelle, quand vous allez au supermarché, quand vous faites du sport... Vos habitants vous voient, vous êtes dans la proximité", liste l'ancienne édile sur notre antenne.

"Une agressivité qu'on sent monter"

De jour comme de nuit, "vous êtes en vigilance constante." Camille Pouponneau pointe également du doigt l'ambiance dans cette petite ville de 9.000 âmes et les rapports parfois tendus entre l'élue et ses administrés.

"Il y avait une agressivité qui est certaine, qu'on sent monter, une polarisation de l'état d'esprit des gens", ajoute-t-elle, expliquant que cette agressivité n'était pas dirigée contre elle, mais illustre d'un "ras-le-bol plus global du système".

Sa démission Camille Pouponneau la vit toujours comme un échec. "Je ne suis pas allée au bout et ça, ça reste encore compliqué pour moi", explique-t-elle, se disant tout de même "très fière d'avoir préservé [s]a santé".

Lucie Valais Journaliste BFMTV