"Une question de gros sous": le maire de Reichstett s'inquiète d'un projet de stockage de gaz naturel liquéfié

Trop dangereux selon les élus locaux. Un projet de stockage de 38.000 tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) à Vendenheim a été autorisé par la préfecture du Bas-Rhin en janvier dernier. Pourtant, le maire de Reichstett et quatre édiles des communes alentours dénoncent depuis les premières heures les risques que comporte ce stockage, de très grande ampleur et à proximité des habitants.
"C'est une question de gros sous", assure Georges Schuler (LR). "La zone Seveso existe, l'entreprise choisit la solution de facilité et veut stocker son gaz ici. Mais d'un côté pratique, on est complètement à l'opposé."
Les cuves de l'immense ancienne raffinerie de Vendenheim sont aujourd'hui remplies d'hydrocarbures. L'entreprise qui gère ce stockage, Wagram Terminal, veut les garder et y entreposer à la place des tonnes de GNL.
"Il y a un danger double"
Aujourd'hui, l'ensemble du territoire et des élus locaux rejettent le projet en tant que tel. "Ils ont tous émis un avis défavorable, l'Eurométropole a émis un avis défavorable!", s'insurge l'édile de Reichstett.
Ils veulent déposer un recours administratif pour tenter d'entériner le projet. "Nous sommes en train de monter un dossier juridique pour pouvoir attaquer au tribunal cette décision." Les maires des cinq communes situées à proximité craignent d'éventuels accidents, tandis que la raffinerie est implantée à deux pas des habitations.
"Il y a un danger double. Il y a un risque d'explosion: lorsqu'il y a un transvasement, il y a un danger, parce qu'il y a des particules qui s'échappent", assure Georges Schuler.
"Et la deuxième chose: on est dans une situation de guerre. On est pas complètement exempt soit d'un attentat, soit d'une attaque. Je crois qu'on ne peut pas aujourd'hui faire courir ce risque aux habitants."
Les maires proposent de créer une nouvelle zone
Le maire de Reichstett assure qu'il existe aujourd'hui d'autres lieux, certes plus chers mais plus pratiques pour que l'entreprise stocke du gaz naturel liquéfié. "On peut stocker le long du Rhin, créer une zone en dehors des habitats et surtout ne pas mettre en péril les habitants de notre village et de l'ensemble du territoire."
Si le gaz naturel est aujourd'hui encore peu utilisé, les entreprises prévoient une augmentation de sa consommation dans les prochaines années en raison de la transition écologique en cours. Ainsi, Wagram Terminal souhaite faire du site un véritable hub gazier.
A terme, cela reviendrait à desservir facilement les stations-services de tout le Grand Est, et même outre-frontière.