"Nom d'une pipe, je n'ai jamais affirmé ça": Ferrand dément avoir plaidé pour un 3e mandat de Macron en 2027

"Je ne crois pas madame Panot avoir une âme de valet". Richard Ferrand a répondu ce mercredi aux critiques de la cheffe des députés de la France insoumise (LFI), qui a souligné sa proximité avec Emmanuel Macron. Il a souligné avoir "un devoir de liberté et d'indépendance" en candidatant à la présidence du Conseil constitutionnel, estimant "ne pas avoir de dette" envers Emmanuel Macron.
Il s'est une nouvelle fois défendu d'avoir plaidé pour un "troisième mandat" d'Emmanuel Macron - la règle constitutionnelle étant de deux mandats consécutifs maximum pour un président.
"Nom d'une pipe, je n'ai jamais affirmé ça!", a-t-il lancé.
"Je connais l'article six de notre Constitution et naturellement, il s'appliquera au président actuel comme il s'appliquera à d'autres, sauf modification, si le constituant que vous êtes le décide", a-t-il déclaré. "Donc, je vous remercie madame Panot de m'avoir permis de tordre le cou, en effet, à ce qui n'a jamais été ma pensée ni mon désir".
L'article 6 de la Constitution prévoit que le président "ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs". Une polémique était partie de propos de l'ancien président de l'Assemblée nationale publiés le 18 juin 2023 dans une interview au Figaro.
Le retour d'"une fausse polémique" qui s'est "enflammée"
Au journaliste qui lui demandait s'il regrettait qu'Emmanuel Macron ne puisse pas se représenter en 2027, il avait notamment répondu: "Notre Constitution en dispose ainsi. Cependant, à titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire. La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc."
"Changeons tout cela en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques", poursuivait-il dans cette interview qui avait déjà suscité à l'époque la colère de la gauche de LFI au Parti socialiste (PS).
Richard Ferrand a décrit ce mercredi une polémique qui s'est ensuite "enflammée". "À partir de là, (...) la paresse intellectuelle du colportage, de la rumeur et de la 'fake news' fait que cela s'est répandu", a-t-il déploré.
Interrogé sur ces propos en juin 2023 dans la matinale de Sud Radio, Richard Ferrand avait parlé d'une "fausse polémique".
"Je dis simplement que le président de la République, Emmanuel Macron, a été élu sous un régime constitutionnel qui fait qu’il ne peut exercer que deux mandats. Et ce que je disais d’une manière prospective, c’est que d’une manière générale, je trouve qu’il faut faire confiance aux électeurs et qu’il faut les laisser choisir qui ils veulent quand ils veulent, que ce soit pour la présidence de la République, pour leur ville, leur commune, leur département ou leur région", avait-il déclaré.
Un scrutin indécis?
Et d'ajouter: "Mon propos ne consistait pas à dire qu'il fallait changer des règles en vue de 2027, mais que d'une manière générale, il fallait permettre à notre démocratie, à mon avis, de respirer mieux en laissant en toute circonstance le dernier mot aux électrices et aux électeurs".
Le scrutin, à bulletin secret, s'annonce indécis, en raison notamment de la décision des députés LR de voter contre cette nomination. Mais les députés RN, ainsi que leurs collègues du groupe d'Éric Ciotti, ont désserré l'étau autour de Richard Ferrand, en faisant savoir à l'issue de l'audition qu'ils ne prendraient pas part au vote.
Pour barrer la route à l'ancien président de l'Assemblée, il faudrait que trois cinquièmes des suffrages exprimés dans les commissions des Lois de l'Assemblée et du Sénat s'opposent à sa nomination.