Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention "d'en rester là"

Nicolas Sarkozy, mis en examen jeudi pour "abus de faiblesse" dans le cadre de l'affaire Bettencourt, a assuré lors de son audition ne pas avoir l'intention "d'en rester là", selon des informations rapportées par la presse samedi. /Photo d'archives/REUTER - -
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy, mis en examen jeudi pour "abus de faiblesse" dans le cadre de l'affaire Bettencourt, a assuré lors de son audition ne pas avoir l'intention "d'en rester là", selon des informations rapportées par la presse samedi.
L'ancien chef de l'Etat a été entendu pendant près de neuf heures au Palais de justice de Bordeaux par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil qui cherchait à déterminer le nombre de visites effectuées au domicile des Bettencourt en 2007.
Nicolas Sarkozy, qui a été confronté à cette occasion à quatre témoins, dont l'ancien majordome de la milliardaire Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, préparerait sa riposte selon ses proches cités par la presse.
Selon Le Parisien et Le Monde, la notification par le juge de la mise en examen de l'ex-chef de l'Etat a donné lieu à une scène extrêmement tendue jeudi soir entre les deux hommes.
"Stupéfait, l'ancien président lui jette un regard noir, laisse planer quelque secondes d'un épais silence et assène: 'C'est une injustice'", selon le récit du Parisien-Aujourd'hui en France daté de samedi. "'Vous n'avez pas à dire ça', lui répond le juge."
"Voilà, c'est terminé", poursuit un peu plus tard le juge. "Je ne crois pas, non. Ce n'est pas terminé", lance Nicolas Sarkozy, toujours selon Le Parisien.
D'après Le Monde, l'ancien chef d'Etat aurait ajouté:" Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là".
Le juge Gentil aurait demandé à sa greffière de noter l'incident et de l'inscrire sur le procès-verbal d'audition, provoquant la colère de l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog. "Pour ne pas envenimer davantage la situation, M. Gentil y renonce finalement", indique le quotidien.
L'entourage de Nicolas Sarkozy n'était pas joignable samedi matin pour commenter ces informations.
"COMBATIF"
Le chef de l'Etat pourrait sortir de son silence en accordant une interview pour "défendre son honneur", selon Le Parisien. Il écarterait toutefois pour l'instant une interview télévisée afin de ne pas "solidariser" le corps judiciaire autour du juge Gentil, précise son côté Le Figaro.
Invité sur RTL vendredi, son avocat, Me Herzog, avait indiqué que son client était "toujours combatif" et qu'"il considérait que le traitement qui lui était infligé était scandaleux".
Thierry Herzog, pour qui cette affaire n'est pas instruite à charge et à décharge, veut saisir la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux d'un recours en annulation.
L'UMP a fait bloc vendredi autour de Nicolas Sarkozy, dénonçant un acharnement de la justice à l'égard de l'ancien chef de l'Etat. Son ancien conseiller spécial, Henri Guaino, a ainsi reproché au juge Gentil de "déshonorer la justice" par ses "accusations grotesques", provoquant la colère des syndicats de magistrats.
Les proches de Nicolas Sarkozy récusent l'idée que sa mise en examen sonne définitivement la fin de sa carrière politique et de toute velléité de briguer de nouveau l'Elysée en 2017.
Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André