Municipales 2020 : à Lens, un ancien candidat de X Factor investi tête de liste par le RN

Le logo du Rassemblement national (illustration). - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Bruno Clavet a été désigné pour être le candidat du Rassemblement national (RN) aux municipales de Lens. Âgé de 30 ans, l'homme, originaire de Marseille, n'est pourtant pas un néophyte en politique. Lui qui déclare avoir pris sa carte au FN dès l’élection de Marine Le Pen à la tête du parti s'était présenté aux municipales en 2014 à Paris dans le IIIe arrondissement. Il avait obtenu à peine 4,99 % des voix.
Le RN a pourtant décidé de miser sur lui dans une ville qu'il ambitionne de conquérir en 2020. Dans cette commune du bassin minier, aux mains du PS depuis 1947, le parti d'extrême droite s'est hissé à la première place avec 38,07 % lors des élections européennes de mai dernier, loin devant La République en marche (16.05 %). Marine Le Pen y a même obtenu une majorité de 53,63 % des voix au second tour de la présidentielle en 2017.
En 2008, le parti de Marine Le Pen est arrivé en seconde position au premier tour avec près de 20% des voix. Mais aujourd'hui, il n'a plus aucun élu qui siège au conseil municipal. Les quatre conseillers élus en 2014 ont tous claqué la porte sur fond de dissensions locales.
Lensois depuis seulement un an
En raison du manque d’ancrage local, le RN a été contraint de parachuter Bruno Clavet. Lui, pourtant réfute cette étiquette.
"Je suis candidat à Lens, car j'habite Lens", a-t-il déclaré au Parisien.
Le jeune trentenaire, ancien mannequin (une photo de lui, posant en sous-vêtement pour une célèbre marque italienne, a longtemps circulé sur internet lors de sa candidature aux municipales de Paris) et candidat de l'émission "X Factor" en 2009, affirme avoir déménagé dans la ville du Pas-de-Calais l'année dernière.
"Dire que je ne suis pas du coin, c’est faux. J’ai découvert Lens dans ma jeunesse, mon père arbitrait Lens en Ligue 1. Le conjoint de ma sœur était lensois," déclarait-il ainsi au quotidien local La Voix du Nord.
Pour Lens, le jeune homme ne manque pas d'ambition. S'inspirant de la commune voisine d'Hénin-Beaumont, dirigé par le frontiste Steeve Brivois, il projette de créer une police municipale armée. Et comme dans cette "ville-modèle", il souhaite instaurer à Lens des "journées intergénérationnelles pour lutter contre l'isolement", des "job datings" à la mairie ou encore des référendums locaux sur ses propositions, a-t-il annoncé au Parisien.