Mort d'Yvan Colonna: Manuel Valls évoque des "dysfonctionnements" mais refuse qu'il "puisse être érigé en martyr"

Au lendemain de la mort d'Yvan Colonna, dans le coma depuis trois semaines après avoir subi une très violente agression d'un détenu radicalisé, Manuel Valls a pointé ce mardi sur BFMTV-RMC des défaillances au sein de l'appareil étatique.
"Le rôle de l'État, et en l'occurrence de l'administration pénitentiaire, c'est évidemment de protéger les détenus qui purgent leur peine dans les prisons. (...) Il y a eu évidemment des erreurs, des dysfonctionnements, une faillite", juge l'ancien Premier ministre de François Hollande, qui fut aussi ministre de l'Intérieur.
"Il ne faut pas oublier qu'on a assassiné un homme, et le symbole de l'État, Claude Érignac. On ne peut pas l'oublier, et donc on ne peut pas non plus accepter qu'au-delà des circonstances effrayantes et de ce qu'il s'est passé dans cette prison d'Arles, qu'on fasse de Yvan Colonna un héros, un martyr", a poursuivi l'ancien socialiste. "C'est insupportable qu'un terroriste, qui a tué un préfet, encore une fois au-delà des circonstances de sa mort, puisse être érigé en héros et en martyr", a-t-il insisté.
Valls évoque des "lignes rouges" quant à l'autonomie
Interrogé sur les discussions promises par l'actuel occupant de Beauvau Gérald Darmanin, qui pourraient aboutir à une éventuelle autonomie de l'île, Manuel Valls a évoqué des "lignes rouges" à ne pas franchir selon lui.
"Il y a quelque chose qui n'est pas négociable, c'est l'unité de la France. Tenir compte de l'insularité, des particularismes corses, protéger une langue et une culture, ça a été fait, l'université de Corte a aussi été créée pour cela il y a bien longtemps, mais il y a des lignes rouges. Il ne peut pas y avoir de peuple corse. Il n'y a qu'un seul peuple, c'est le peuple français", a argué Manuel Valls.
"Elles sont là les lignes rouges, et nous savons que derrière cette émotion, il y a le mouvement indépendantiste", a mis en garde l'ancien responsable politique.
Gérald Darmanin s'est rendu trois jours en Corse la semaine dernière, après que des manifestations violentes ont éclaté dans toute la Corse pendant près de deux semaines. À Bastia le 13 mars, la manifestation a viré à l'émeute et a fait 102 blessés, dont 77 du côté des forces de l'ordre.