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Budget 2025: François Bayrou estime que le 49.3 est "vital" dans la Ve République

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Le président du Modem a réagi à la situation politique bloquée sur la question du budget de 2025, dimanche 27 octobre, sur le plateau de BFM Politique. "Il n'y a rien de plus démocratique que le 49.3", a-t-il soutenu.

Les débats sur le budget 2025 ne devraient pas reprendre avant le 5 novembre à l'Assemblée nationale, alors que ceux sur la partie recettes se sont conclus après six jours d'échanges houleux entre les députés. Et ce, sans aller au bout de l'examen.

Dans ce contexte, François Bayrou, président du Modem, estime que "les années qui viennent vont nous obliger à réinventer le rôle du Parlement" car "on a perdu l'habitude d'avoir le gouvernement qui propose un texte et l'Assemblée qui corrige", ce dimanche 27 octobre sur le plateau de BFM Politique.

"On a dit beaucoup de mal du 49.3, mais cela est vital pour la Ve République sans majorité", a-t-il estimé avant d'ajouter: "Il n'y a rien de plus démocratique que le 49.3".

Le 49.3 pourrait être employé par le gouvernement de Michel Barnier pour faire accepter la loi de finances, quitte à risquer une motion de censure. Mais d'après François Bayrou, le Premier ministre "a raison" de ne pas l'utiliser pour l'heure.

La raison? La présentation de cet outil qui a été faite par les médias "avec des maladresses" pour rendre son usage "choquant".

"Je défends le 49.3, mais je comprends très bien que le gouvernement dise: 'vous n'avez pas voulu du 49.3, alors on va essayer pour une fois d'aller au bout du débat'", a résumé François Bayrou.

Pour 58% des Français, le passage par cet article de la Constitution serait "inacceptable" pour faire adopter le projet de loi sur le budget "même si le débat doit être long", selon un sondage Elabe pour BFMTV paru jeudi.

"On doit travailler ensemble"

Par ailleurs, pour 61% des sondés, les premiers pas et les premières décisions de Michel Barnier vont dans "la mauvaise direction". Sans majorité pour le gouvernement, le maire de Pau juge que cette situation oblige tous les élus "à réfléchir différemment" pour "travailler ensemble".

Actuellement, les débats tendus à l'Assemblée nationale lui font penser que les parlementaires n'ont "pas encore appris les nouvelles règles institutionnelles et proportionnelles".

"On devrait se mettre autour de la table pour trouver une philosophie fiscale commune. On doit rechercher de la justice fiscale, sans bloquer l'économie", a-t-il précisé.

Raison pour laquelle, celui qui est également haut-commissaire au Plan a fustigé l'absence de plusieurs députés à l'Assemblée nationale lors des débats sur le budget. "C'est inadmissible et criminel", a-t-il assené.

Gabriel Joly