Marlène Schiappa critique la "grève du sexe" proposée par Alyssa Milano

Marlene Schiappa le 18 mai 2017. - AFP
Marlène Schiappa vs. Alyssa Milano. La Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes a critiqué dimanche sur son compte Instagram la "grève du sexe" lancée par l'actrice de Charmed pour défendre le droit à l'avortement.
"Je vois passer cette idée d’Alyssa Milano de 'grève du sexe'. Le sexe n’est pas un service que l’on rend à quelqu’un", a-t-elle écrit. "Faire la grève du sexe, c’est aussi se priver soi-même. Menacer de grève du sexe en réaction aux régressions du droit à l’IVG, c’est comme nous punir nous-même une deuxième fois."
La secrétaire d'État complète: "Il est temps de considérer que les femmes aussi ont droit à une sexualité libre et épanouie et de cesser d’envisager la sexualité des femmes comme quelque chose qui aurait pour but d’être agréable pour... les hommes!"
"Rejoignez-moi et boycottez le sexe"
Alyssa Milano a lancé cet appel alors que la Géorgie vient d'interdire les avortements dès que les battements du cœur du fœtus sont perceptibles. Cela correspond environ à la sixième semaine de grossesse, un stade où bien des femmes ignorent encore qu'elles sont enceintes.
"Jusqu'à ce que nous les femmes ayons le contrôle sur notre corps, nous ne pouvons pas risquer une grossesse", a indiqué la comédienne. "Rejoignez-moi et boycottez le sexe, jusqu'à ce que nous ayons retrouvé notre autonomie physique. J'appelle à une grève du sexe. Faites passer."
Si certaines voix, à l'instar de l'actrice Bette Midler, lui ont apporté leur soutien, beaucoup se sont élevées pour se moquer ou décrier son initiative. Des féministes ont notamment reproché à l'actrice d'avoir une lecture machiste des relations sexuelles: "Il faudrait que je me prive de sexe, et que je participe à la fiction selon laquelle il ne s'agit que d'un outil de marchandage pour les femmes?", a commenté l'auteure Kristi Coulter, en se disant suffisamment pénalisée par "la société patriarcale".