Macron "xénophobe": face au chef de l'Etat, Mélenchon plaide "l'exagération marseillaise"

C'est un Jean-Luc Mélenchon tout de miel qui s'adressait vendredi soir au chef de l'Etat, sur le Vieux-Port de Marseille. "Je suis content que vous soyez dans ma circonscription, pourquoi n'avez-vous pas emmené Madame Merkel se promener un peu ?" Plus tôt, le député des Bouches-du-Rhône avait moins d'égards à l'endroit du président de la République, le qualifiant lors d'une manifestation de "contre-humaniste" et de "grand xénophobe". Des propos que celui qui se pose en principal opposant d'Emmanuel Macron n'a pas réitéré face au chef de l'Etat, plaidant une "exagération marseillaise".
Après une rencontre improvisée sur une terrasse d'hôtel, dans une ambiance aux forts accents de campagne électorale, le chef de file de la France insoumise et le président de la République sont convenus d'un désaccord politique, net mais cordial.
Le RN, ennemi commun
Emmanuel Macron était à Marseille pour un sommet bilatéral en compagnie de la chancelière allemande Angela Merkel, avec qui une alliance se dessine pour les élections européennes de 2019.
"J'ai toujours du plaisir à discuter avec monsieur Mélenchon. On n'a pas toujours les mêmes idées - "pas souvent", a coupé le leader de la France Insoumise -, mais c'est toujours respectueux et intéressant. On a des confrontations politiques mais ce n'est pas mon ennemi", a expliqué le chef de l'Etat, estimant que le Rassemblement national est son principal adversaire.
Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, meilleurs ennemis ? L'idée semble séduire l'un et l'autre, le premier trouvant dans l'insoumis un allié objectif contre Marine Le Pen, le second étant renforcé par Emmanuel Macron dans son statut d'opposant numéro un au gouvernement.