Macron ébauche (enfin) son programme
Il l'avait promis: à la fin du mois de septembre, Emmanuel Macron livrerait son "diagnostic", une ébauche de programme issue de sa campagne de porte-à-porte menée depuis le printemps en France. Les 25.000 questionnaires récoltés dans toute la France, grâce au concours de la start-up Liegey Muller Pons, ont été analysés par la machine d'une société de traitement du langage, Proxem, raconte RTL.
Les mots les plus récurrents ont été classés par tendances, les données géographiques et socio-professionnelles analysées. Objectif: identifier les problèmes concrets des Français, et si possible, en fournir une répartition géographique. En parallèle, une centaine d'experts ont planché sur des notes thématiques.
Trois meetings thématiques
Tout a été fait pour préparer minutieusement la rentrée de l'ancien ministre: ce 4 octobre à Strasbourg, il lance une série de trois meetings, qu'il qualifie de "rencontres avec les Français". Pour sa première réunion publique depuis sa démission, Emmanuel Macron a soigneusement pensé sa mise en scène: ce mardi, il parlera debout, au milieu de 700 militants. Les prochains, des déclinaisons thématiques, auront lieu le 11 octobre au Mans, et le 18 octobre à Montpellier.
L'occasion de livrer les premières esquisses de son programme, bâti autour d'une dizaine de grands thèmes, rapporte Le Figaro. Parmi eux, l'éducation, la sécurité, mais aussi la santé ou les institutions. Le tout prendra la forme d'un document de synthèse d'une quarantaine de pages, selon Libération. Samedi déjà, à Chamonix, l'ancien ministre a lancé les hostilités en dressant un bilan sombre en matière de santé publique. Mais de proposition, il n'a pas encore été question.
Le nouveau Kennedy?
L'ancien ministre prend son temps. il s'affaire à structurer son parti En marche: des "référents par départements" sont en cours de nomination, ainsi qu'un nouveau site.
Quant au fond, Emmanuel Macron préfère pour l'instant s'attarder sur le diagnostic. "Si vous n'expliquez pas la réalité du pays, vous ne pouvez pas proposer", justifie-t-il dans Le Monde. Une démarche risquée, puisque le bilan qu'il dresse est aussi celui d'un gouvernement auquel il a appartenu jusqu'à sa démission le 30 août dernier. En attendant, il distille de premiers indices sur sa méthode, en indiquant par exemple vouloir "sortir d'une approche française classique où l'on prétend avoir une solution unique".
Mais pour les proches d'Emmanuel Macron, le programme ne fait pas tout. "Kennedy a gagné sur la confiance, pas sur ses propositions", explique au Monde Renaud Dutreil, ancien ministre de Jacques Chirac aujourd'hui allié à Emmanuel Macron. Le modèle du défunt président américain est revendiqué par les proches. Les Français attendent-ils pour autant un Kennedy à la française? Selon un sondage Viavoice pour Libération, ils sont en tout cas 36% à estimer qu'Emmanuel Macron ferait un bon président: soit quatre points supplémentaires depuis le 26 août dernier.