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Politique

LREM, parti baudruche ?

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Photo d'illustration - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Sur le terrain, le parti présidentiel connaît des difficultés pour mobiliser et structurer sa base militante.

Le foisonnement de La République en marche n'était-il qu'un feu de paille? Le mouvement, engagé dans une mue difficile vers une structure de parti de gouvernement traditionnel après l'arrivée au pouvoir des macronistes, connaît selon L'Opinion de sérieuses difficultés pour mobiliser et s'organiser sur le terrain.

"On constate une fatigue militante dans tous les partis et, chez nous, beaucoup de marcheurs refusent le côté moine soldat. Il faut accepter, voire valoriser une intermittence militante", concède un cadre du mouvement.

Autrement dit: les marcheurs ne se bousculent pas pour distribuer des tracts aux marchés. Selon un proche d'Emmanuel Macron, ce dernier ne croit plus que LREM, qui revendique 380.000 adhérents, "puisse demeurer un mouvement de masse à plein-temps". L’effervescence de la campagne retombée, le "nouveau monde" retrouve les réflexes de l'ancien

"Le bla-bla est horizontal, mais les décisions sont verticales", résume un élu d'opposition.

Une conception "ultra-centralisée"

En juillet dernier, des adhérents avaient saisi la justice contre les nouveaux statuts de LREM pour dénoncer le manque de démocratie interne du mouvement. Comme pour le gouvernement, le fonctionnement de LREM est en réalité ramassé autour du noyau dur de la macronie. Ce qui ne va pas sans frustrations."C’est vrai que sur le terrain, c’est le bordel !", râle un député de la majorité. 

"Cette conception ultra-centralisée du parti est une erreur, renchérit un élu influent en Bretagne. Préparer les municipales depuis Paris, comme cela a été fait pour les sénatoriales, c’est n’importe quoi!", complète l'un de ses collègues.

La nomination, à venir dès novembre, du nouveau patron de LREM sur décision personnelle d'Emmanuel Macron ne semble pas indiquer d'inflexion du président sur la question. 

Louis Nadau