Loi sur la Prostitution: "Un peu la loi Veil de notre génération", selon Rossignol

La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a estimé jeudi que la loi renforçant la lutte contre la prostitution, en pénalisant les clients, adoptée par le Parlement mercredi, était "un peu la loi Veil de notre génération".

"J'ai dit que c'était un peu la loi Veil de notre génération", a déclaré la ministre sur France Inter, en référence à la loi de 1975 qui a dépénalisé l'avortement. Elle a souligné la "portée symbolique" d'une "loi qui, pour la première fois, dit que prostitution, achat de services sexuels, (sont) une violence à l'endroit des personnes prostituées".

L'exemple de la Suède

C'est "une loi qui sort notre société d'une espèce de neutralité hypocrite à l'égard de l'achat de services sexuels" et qui dit "qu'on ne peut pas monnayer avec de l'argent le consentement de quelqu'un, a-t-elle ajouté. Interrogée sur le développement de la prostitution sur internet, Laurence Rossignol a cité l'exemple de la Suède, qui dans un premier temps s'est attaquée à la prostitution de rue, avant de passer à internet.

En France, "les policiers sont aussi sur les réseaux sociaux pour traquer les criminels, les pédophiles, tous ceux qui transgressent la loi", a-t-elle souligné. Alors qu'on lui demandait si les clients pourront être traqués sur internet de la même façon, elle a répondu: "bien sûr". "On va avancer progressivement".

A.-F. L. avec AFP