UMP : revoter oui, mais à quel prix ?

Les militants UMP vont-ils devoir revoter ? - -
La survie financière est le prochain défi qui attend l’UMP, minée ces derniers jours par l’élection à rallonge de son président sur fond de guerre ouverte entre Jean-François Copé et François Fillon. Après une élection ratée, le parti d'opposition s'oriente peu à peu vers la tenue d'un référendum sur l'organisation d'un nouveau vote qui, s'il a lieu, devrait peser encore un peu sur les finances d'un parti qui croule déjà sous les dettes.
Le président proclamé aimerait l'éviter, lui qui "tient sa légitimité des militants" mais l’ancien Premier ministre le menace de former un groupe dissident à l'Assemblée nationale et de recourir à la justice pour faire annuler l'élection. Surtout, Nicolas Sarkozy, jusque là très discret, est intervenu pour imposer à Jean-François Copé de proposer le référendum qui, croit-il, contribuera à restaurer l’image d’un parti en décrépitude.
Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, avait lancé la veille une pétition numérique pour revoter. Depuis quelques jours déjà, les militants semblent convaincus qu'un nouveau scrutin est inéluctable. En clair, tous les chemins mènent au vote, mais à quel prix...
800.000 euros pour organiser le vote sur Internet
Le budget de l’Union pour la Majorité Populaire (UMP) est miné par les dettes (un total entre 50 et 70 millions d'euros selon Challenges, dont 35 millions d’euros sur 14 ans pour l'acquisition de son siège parisien de la rue Vaugirard 15e) et amputé, selon les chiffres de Dominique Dord de 600.000 euros minimum au terme de la campagne interne. 500.000 euros avaient été débloqués pour l’organisation, auxquels se sont ajoutés 50.000 euros pour chacun des prétendants.
D'autant que, brûlé par des élections législatives défavorables, le budget du parti d’opposition sera amputé cette année de 10 millions d'euros en raison de la baisse de son financement public. Celui-ci dépend du nombre de voix obtenues au premier tour des législatives. Et l'UMP perd encore près de 5 millions d'euros pour non-respect des règles de la parité.
Dans les couloirs du Sénat ce mardi, Patrice Gélard, président de la désormais célèbre Cocoe, la commission électorale, estime (>> dans notre direct à 12h45) pour sa part qu'il faudrait six mois pour organiser un nouveau vote, et 800.000 euros supplémentaires pour l'organiser sur Internet.
Pendant les six mois qu’a duré la première campagne, François Fillon a dépensé 200.000 euros selon son directeur de campagne, Eric Ciotti, quand Jean-François Copé dit n’avoir déboursé que 100.000 euros.