BFMTV
Guillaume Daret sur BFMTV.

BFMTV

Rester ou quitter le gouvernement, le casse-tête des LR : l’édito politique de Guillaume Daret

Sans vouloir assumer le bilan d’Emmanuel Macron et les éventuels compromis de Sébastien Lecornu, les Républicains mesurent l’importance de rester aux affaires. Alors faut-il vraiment croire Bruno Retailleau, leur président, quand il affirme qu’il ne restera pas "automatiquement" dans le prochain gouvernement?

Être ou ne pas être du gouvernement Lecornu, tel est le dilemme des Républicains. En coulisses, plusieurs élus LR, en particulier des sénateurs, commencent sérieusement à se demander à quoi bon rester. Dans leur ligne de mire: les clins d'œil du Premier ministre à la gauche et, à l’inverse jugent-ils, l’absence de signal envoyé à la droite.

Pas un mot par exemple sur l’immigration dans la première interview du nouveau Premier ministre à plusieurs titres de la presse quotidienne régionale le week-end dernier. Pas question pour eux de se renier sur deux sujets sur lesquels ils restent identifiés par les Français: la question de l’immigration et la baisse des impôts.

Derrière ces interrogations, une crainte majeure: ne surtout pas se dissoudre dans le macronisme pour ne pas être associé au bilan et ne pas en être comptable en 2027 au moment de la présidentielle. C’est pour ça qu’ils mettent la pression, à commencer par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et président des Républicains, qui prévient qu’il ne restera “pas automatiquement” au gouvernement.

Les Républicains de retour aux affaires

Mais quitter les ministères après en avoir été privé pendant douze ans entre 2012 et 2024 n’est pas évident. Et c’est bien là toute la problématique de LR. Leur retour aux affaires a refait d’eux un parti de gouvernement aux yeux des Français, ce qui était loin d’être gagné.

“On ne remerciera jamais assez Macron”, ironise à cet égard un leader de la droite qui convient que c’est bien payé pour un parti qui ne compte que quarante-neuf députés.

Mais ce même cadre poursuit : “Il ne faut pas en demander trop non plus. Quand tu as gagné au loto tu ne braques pas en plus la Française des jeux.” Pas évident non plus pour Bruno Retailleau qui a tout intérêt à rester Place Beauvau, bien conscient que c’est son statut de premier flic de France qui lui permet de se faire connaître auprès des Français, d'accroître sa popularité et de se forger l’image et la stature d’un présidentiable.

Quels sont les privilèges des anciens Premiers ministres que Sébastien Lecornu veut supprimer?
Quels sont les privilèges des anciens Premiers ministres que Sébastien Lecornu veut supprimer?
2:25

“S’il perd tous les apparats du ministre de l’Intérieur, il perd tout”, veut croire l’un de ses rivaux à droite. Et c’est bien pour cela que Bruno Retailleau fera tout pour rester à son poste.

Guillaume Daret