Quand Eric Ciotti échappait au service militaire qu'il promeut aujourd'hui

Une lettre publiée par Le Canard enchaîné révèle que François Fillon a tenté de pistonner Eric Ciotti pour qu'il puisse échapper au service militaire. Manque de chance, le courrier était adressé à un ministre démissionnaire. Mais l'élu a malgré tout échappé à sa conscription.

Le rétablissement du service militaire est l'un de ses cheval de bataille, pourtant il y a échappé. Eric Ciotti est âgé de 25 ans en janvier 1991 et vient de terminer Sciences Po. Si ses études lui ont permis de reporter son appel, il doit s'y soustraire à l'issue de son cursus et devra rester sous les drapeaux pendant 16 mois, révèle Le Canard enchaîné.

Une lettre à Chevènement

A l'époque, l'actuel député des Alpes-Maritimes est attaché parlementaire de Christian Estrosi. Selon Le Canard enchaîné, Eric Ciotti a fait appel à François Fillon pour trouver une solution et échapper à sa conscription. Le député RPR de la Sarthe décide d'écrire au ministre de la Défense de l'époque : le socialiste Jean-Pierre Chevènement. La lettre de François Fillon est reçue par le chef des Armées le 28 janvier 1991, mais le lendemain il démissionne, opposé à l'engagement de la France dans la guerre en Irak. 

"Un bon sentiment" plus qu'un piston

Le piston ne fonctionne pas mais Eric Ciotti parviendra malgré tout à échapper à son service. Au Canard, il explique que quelques semaines plus tard "ma femme est tombée enceinte. J'ai fait une demande de dispense au titre du soutien de famille et je l'ai obtenue".

Le député assure n'avoir aucune information sur cette lettre, "Estrosi devait souhaiter me garder avec lui, cela me semble partir d'un bon sentiment". 

Ciotti veut un nouveau service national

S'il a échappé au service militaire, Eric Ciotti en est pourtant un fervent défenseur. Dans son livre Autorité, publié en 2015 il plaide pour son rétablissement. Sur RTL en juillet dernier, l'élu détaillait les conditions de cette conscription qui serait "pour tout le monde, filles, garçons".

"600.000 jeunes. D'une période de 4 à 6 mois dans un cadre où il y aurait l'expression de l'autorité républicaine (...). Puis après il y aurait une période où ça pourrait s'effectuer partiellement dans la police, dans la gendarmerie, dans l'armée". 

M.L.