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Les Républicains

Grèce: Hollande critiqué à droite pour sa gestion de la crise

Alain Juppé et François Fillon sont d'accord pour dire que l'attitude de François Hollande dans la crise grecque a été "désolante".

Alain Juppé et François Fillon sont d'accord pour dire que l'attitude de François Hollande dans la crise grecque a été "désolante". - Fred Dufour - AFP

Nicolas Sarkozy en tête, responsables et cadres des Républicains multiplient les critiques à l'égard du chef de l'Etat, jugé "irresponsable" dans sa gestion de la crise grecque.

Comment le président adepte de la synthèse peut-il se sortir de la crise grecque? Alors que les discussions peinent à trouver une issue, François Hollande tente toujours d'aider à un compromis entre Alexis Tsipras, Angela Merkel et les institutions européennes. Les débats sont hardus, et entâchent parfois les relations franco-allemandes. Si une sortie de la Grèce de la zone euro déstabiliserait l'Europe, le chef de l'Etat sait aussi qu'il en paierait le prix en France. Déjà, la droite multiplie les critiques.

Dimanche dernier, à la fête de la violette, Nicolas Sarkozy a dénoncé la tendance de François Hollande à vouloir "chercher des compromis". Et a rappelé, l'air de rien, qu'il avait "reçu le premier un gouvernement composé de membres d'extrême gauche et d'extrême droite". Si mercredi soir le patron des Républicains a reconnu le "besoin d'un compromis", - "je partage ce point de vue exprimé par Monsieur Hollande et monsieur Valls", a-t-il dit, il a de nouveau taclé le président. "Le plus important aujourd'hui à faire, et je suis étonné que le président de la République française ne le propose pas, c'est de préparer le plan B. Qu'est-ce qu'on fait si le drame arrive et si la Grèce sort?".

"Hollande met en péril les négociations"

Le comportement de François Hollande met les cadres des Républicains d'accord. Dans Le Figaro, François Fillon affirme que "l'attitude de François Hollande depuis le début de cette crise contribue à affaiblir les positions des négociateurs". "Le chef de l’État envoie des messages contradictoires en permanence : il veut donner le sentiment qu’il est sur la ligne de madame Merkel tout en laissant entendre à monsieur Tsipras qu’il comprend sa démarche. En finassant, François Hollande met en péril les négociations."

Une analyse jugée "excellente" par Alain Juppé, qui juge à son tour l'attitude du chef de l'Etat "désolante". "La France a préféré finasser plutôt que de définir une position commune avec l'Allemagne. Il aurait fallu tenir un langage clair au gouvernement Tsipras en traçant la ligne rouge à ne pas dépasser". Même François Bayrou estime sur France Info que "François Hollande a été, aux yeux des Français, absent dans la période que nous venons de vivre (...) On a l'impression que la France a joué la diplomatie dans les couloirs".

Mélenchon espère encore

Face à la "gravité de la situation", le PS s'est réuni en urgence mercredi. L'attitude du chef de l'Etat, sa capacité à gérer la crise, autant de questions qui occupent les socialistes. "François Hollande a une occasion unique de sauver son quinquennat ou de le plomber définitivement", glisse un pilier de l'Assemblée au Parisien.

Jean-Luc Mélenchon, lui garde espoir. Une fois n'est pas coutume, le leader du Parti de gauche trouve l'attitude de François Hollande encourageante. S'il a "mis beaucoup de temps à comprendre le sérieux de la situation", selon l'eurodéputé, le chef de l'Etat conserve un potentiel à ses yeux. "La méthode allemande est un désastre (…) Si François Hollande, pour une fois, saisit au rebond la balle de sa chance sur la scène européenne, eh bien moi, j'applaudis (…)". Si la droite a déjà tranché, à gauche, on retient son souffle: l'épreuve grecque marque une nouvelle étape clé du quinquennat. Le tout est désormais d'en sortir.

A. K.